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Immobilier : La baisse des prix franciliens reste limitée

Au 3e trimestre, la baisse était de 1,9 % sur un an à Paris

Au 3e trimestre, la baisse était de 1,9 % sur un an à Paris - dr

Les notaires franciliens ont décrit jeudi un marché en baisse toujours limitée, qui ne devrait pas s'accélérer au cours des prochains mois. Ils appellent à distinguer entre la baisse réelle et la baisse ressentie des prix.

Attention, chiffres en trompe-l’œil. Lors de la présentation de leur dernière note de conjoncture immobilière, jeudi, les notaires franciliens ont pris un soin particulier à mettre en garde contre une analyse trop rapide de leurs derniers chiffres. Ou comment expliquer que plus ça baisse, moins ça baisse.

En moyenne, les appartements vendus dans la région au troisième trimestre se sont négociés à 5 410 €/m² en moyenne, en baisse de 1,6 % sur un an. Les replis constatés sont de 2,5 % en grande couronne (3 030 €/m²), de 0,7 % en petite couronne (4 830 €/m²) et de 1,9 % à Paris (8 110 €/m²). En moyenne toujours, le prix des maisons s’affichent en recul de 0,5 %, avec des évolutions plus ou moins prononcées selon les secteurs géographiques.

Un tiers de chambre en plus

Commentant ces évolutions, Olivier Savary, notaire à Montlhéry et membre de la commission de conjoncture immobilière de la chambre des notaires, a appelé à dépasser les apparences. « On pourrait, comme on le fait en météorologie avec les températures, distinguer la baisse réelle de la baisse ressentie des prix », a-t-il expliqué. Ainsi, si le repli de 1,9 % sur un an constaté à Paris est « incontestable », ses effets sont « quasi-nuls » en termes de « ressenti des acquéreurs ». Et de prendre l’exemple d’un ménage disposant de 300 000 € : « Au troisième trimestre 2012, moyennant ce budget hors frais, il pouvait prétendre à un appartement de 35,5 m². Dorénavant, au troisième trimestre 2014, il a pu acheter à peine 37 m², soit une différence de 1,5 m² ». Avec un budget de 800 000 €, le gain de surface est de 3 m² en deux ans (de 95 à 98 m²), équivalant à « un tiers de la surface d’une chambre », a poursuivi Me Savary, qui a estimé qu’à moins d’atteindre 10 % en cumulé, « la baisse, même si elle existe, [ne serait] pas ressentie par les acquéreurs ».

Valeur refuge

Las, depuis leur plus haut, les prix n’ont perdu que 4 % environ dans la capitale. Et même si la baisse semble appelée à se poursuivre dans les prochaines semaines (avec, notamment, un retour du m² parisien en deçà du seuil symbolique des 8 000 € attendu pour le début de l’année 2015), le scénario d’une franche accélération reste peu probable. « Les acquéreurs restent présents et maintiennent à la pierre son statut de valeur refuge », a répété Me Savary. Des acquéreurs qui achètent avant tout pour se loger ou pour loger un membre de leur famille, les investisseurs semblant « avoir totalement ou en grande partie déserté le marché ».

Emmanuel Salbayre