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Immobilier : Les investisseurs attendent plus une baisse de prix qu'un changement de politique

Laforêt met en chiffres la fuite des investisseurs

Laforêt met en chiffres la fuite des investisseurs - dr

Un sondage Ifop pour Laforêt Immobilier confirme la désaffection des investisseurs pour l'immobilier. Contrairement à ce que les réseaux d'agences laissent volontiers entendre, la raison de cette fuite ne serait pas forcément liée à l'action du gouvernement.

Les investisseurs boudent l’immobilier. Emboîtant le pas à Century 21 et Guy Hoquet, le réseau Laforêt met le doigt dans sa dernière note de conjoncture sur le retrait des investisseurs d’un marché qui ne leur offre plus qu’une rentabilité limitée.

Ainsi, 10 % seulement des biens vendus l’année dernière par le réseau l’ont été à des investisseurs, contre 12 % en 2012 et 17 % en 2011. Parallèlement, la proportion des primo-accédants, elle, a progressé (de 24 à 28 %, en deçà cependant des 32 % de 2011), dopée par des taux d’emprunt historiquement bas, tandis que celle des secundo-accédants s’est stabilisée (à 59 % en 2013 contre 60 % en 2012 et 47 % en 2011).

Un sondage de l’institut Ifop réalisé pour le réseau éclaire sous un nouveau jour cette situation. L’enquête, réalisée fin novembre 2013 auprès de 1 000 personnes, montre que 34 % seulement des sondés choisiraient l’immobilier s’ils avaient de l’argent à investir, contre 39 % fin 2012. En dépit de la baisse du taux de rémunération de l’épargne réglementée, le livret A séduirait 41 % des Français (+ 2 points sur un an), tandis que 11 % feraient confiance à l’or (-1 point) et 5 % aux marchés d’actions (+1 point).

Une baisse des prix et une meilleure conjoncture

Mais alors que les trois réseaux ont largement imputé cette désaffection à la politique immobilière du ministère du Logement, le sondage semble montrer que les raisons de la fuite des investisseurs sont ailleurs : pour 34 % des sondés la condition nécessaire à la réalisation d’un investissement immobilier serait une baisse des prix des logements, jugés trop élevés. Suivent une amélioration de la conjoncture économique (23 %), une meilleure situation professionnelle (20 %) et un desserrement des conditions de crédit (20 % également). Les dispositifs légaux ou fiscaux n’arrivent qu’en cinquième position, 14 % des sondés estimant que la mise en place de nouveaux outils plus incitatifs que ceux en place les aiderait à réaliser leur projet.

De même, alors que les agents immobiliers ont dénoncé à l'envi les effets dissuasifs de l’encadrement des loyers et de la garantie universelle des loyers (GUL) sur l’investissement immobilier, l’enquête montre que 53 % des sondés ont une opinion positive de la première mesure et que 70 % n’ont jamais entendu parler de la seconde…

Bien sûr, un seul sondage ne suffira pas à mesurer les conséquences des annonces, souvent contradictoires, faites depuis plusieurs mois par le ministère du Logement. Lundi, le président de Century 21, Laurent Vimont, a assuré qu’un nombre croissant de propriétaires bailleurs choisissaient de ne pas remettre leur bien en location une fois le bail de leur locataire arrivé à échéance. « Nous ne pouvons pas encore mesurer ce phénomène », a-t-il précisé, promettant cependant des chiffres pour un avenir proche. Souhaitons qu’ils permettent d'y voir plus clair et de dépasser les effets d’annonces parfois trompeurs.

Emmanuel Salbayre