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Immobilier : les loyers baissent nettement dans plusieurs grandes villes

A Bordeaux, l'offre de meublés à louer a bondi

A Bordeaux, l'offre de meublés à louer a bondi - AFP

A Paris, Marseille ou encore Bordeaux, les tarifs affichés pour les meublés reculent, avec une offre de biens à louer qui a explosé.

Le mouvement est désormais clair : les loyers baissent dans plusieurs grandes villes, en particulier pour les logements loués en meublé. Avec la crise sanitaire et économique, la demande est plus limitée qu'auparavant. Et en parallèle, l'offre locative a explosé avec la disparition de la plupart des touristes. Ainsi, de nombreux biens qui servaient à de la location saisonnière sur Airbnb ou Abritel se retrouvent sur le marché traditionnel de la longue durée.

A Bordeaux par exemple, le loyer moyen (charges comprises) pour un meublé est en repli de 6,7% sur un an, selon le baromètre des loyers de SeLoger d'avril dernier repris par Europe 1 ce mardi. Pour cette typologie de logement, Brest est la deuxième ville où les loyers reculent le plus (-4,7% sur un an), suivie de Paris (-4,5%), Annecy (-2,6%), Marseille (-2%) et Nantes (-1,4%).

Une offre de meublés qui a explosé

Ce sont d'ailleurs souvent des villes où l'offre de meublés a explosé au cours des douze derniers mois. Sur le site SeLoger, les annonces pour les biens de ce type ont explosé à Bordeaux (+324%), Paris (+365%), Amiens (+323%) ou encore Nantes (+164%) et Marseille (+73%).

En tout, sur les 40 villes de plus de 100.000 habitants passées à la loupe, 11 d'entre elles affichent des loyers pour les meublés en baisse, 9 communes enregistrent de faibles progressions (de 0 à +1,5%) et 19 des augmentations plus marquées (de 1,6% à Montpellier jusqu'à +9,9% pour Saint-Denis).

Pour les biens loués vides, les proportions sont assez similaires. Sur les 40 villes, 13 affichent des loyers en baisse (de -4,6% à Paris à -0,1% à Nancy). SeLoger dénombre également 13 communes avec des progressions limitées (entre 0 et +1,3%) et 14 villes avec des tarifs en plus forte hausse (de +1,8% à Orléans à +7,7% à Brest). En revanche, le palmarès change complètement par rapport au marché des meublés. Ainsi, seules Annecy et Paris se retrouvent dans les deux classements parmi les 10 grandes villes où les loyers baissent le plus.

"Le marché du meublé connaît depuis plus d'un an un bouleversement sans précédent : les biens en location courte durée (étudiants, tourisme, déplacements professionnels) délaissés faute de locataires, sont remis en location longue durée meublée par leurs propriétaires. Pour amortir la perte de loyer potentielle entre le bail saisonnier - nettement plus rémunérateur - et le bail classique, les propriétaires sont tentés depuis un an de gonfler les loyers", analyse Florent Guiocheau, responsable data du groupe SeLoger. "Dans le même temps côté locataires, la demande est en forte hausse. Portés par l'envie d'habiter plus grand, avec des espaces extérieurs, plus loin des grands centres urbains, les Français ont rarement été autant en recherche, tant sur des location vides que meublées", ajoute-t-il.

"Pour cette raison, les marchés vides et meublés suivent des trajectoires radicalement différentes. Pour les meublés, les prix sont artificiellement gonflés et l'offre explose nettement plus vite que le nombre de français en recherche. Le marché est incertain et subit en fonction des territoires des dynamiques de hausse ou de baisse à la fois brutales et imprévisibles. Pour les vides à l'inverse, la demande est en croissance continue dans un marché où l'offre est plutôt stable: les loyers restent sur une trajectoire globale de hausse en France", conclut-il.

N.B. : cet article a été publié initialement le 25 mai et mis à jour le 26 mai avec l'analyse de Florent Guiocheau.

Jean Louis Dell'Oro