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Prix immobilier

Immobilier : Les Notaires revoient leurs prévisions à la baisse

Le Conseil supérieur du Notariat constate des baisse des prix dans plusieurs départements

Le Conseil supérieur du Notariat constate des baisse des prix dans plusieurs départements - Fotolia

Le mouvement de baisse du prix des logements anciens prend de l’ampleur, même si les grandes villes et leur proche périphérie devraient continuer d’afficher de fortes progressions. Selon Pierre Bazaille, président de l'INI, un quart des marchés locaux sont « d’ores et déjà en baisse » en comparaison annuelle, et cette proportion va croître dans les prochains mois.

A première vue, les dernières données des Notaires de France ne laissent rien transparaître du retournement du marché immobilier constaté par les réseaux immobiliers. Dévoilée cette semaine, la dernière note de conjoncture du Conseil supérieur du notariat (CSN) fait état d’une hausse de 7,8 % des prix des logements au deuxième trimestre, par rapport à la même période de l’année dernière. Les prix des appartements affichent une hausse de 10,3 % en moyenne, tandis que ceux des maisons progressent de 5,3 %. Certes, on note bien un ralentissement par rapport au premier trimestre (+10,5 % pour les appartements, +7,8 % pour les maisons), mais pas vraiment le signe d’une baisse imminente des prix. Même en excluant l’Île-de-France et ses taux de croissance à deux chiffres (+22,5 % à Paris, +15,1 % en petite couronne), les données recueillies en province semblent témoigner d’une bonne résistance du marché : au deuxième trimestre, les prix des appartements y ont progressé de 3,8 % en comparaison annuelle ; ceux des maisons de 4,9 %.

Des prix en baisse dans une trentaine de départements

En affinant le trait, la situation n’est pas si rose. « Le marché de la province semble tiré par un certain nombre de grandes agglomérations dans lesquelles les prix augmentent fortement », constate le CSN (voir liste ci-dessous). Ces « poches de résistance » ont en commun une offre de logements disponibles insuffisamment élevée au regard de la demande.

Mais hors de ces « grandes agglomérations », le mouvement de correction amorcé en début d’année s’est confirmé au deuxième trimestre. Les Notaires observent ainsi une baisse du prix des appartements dans dix-sept départements, et un repli du prix des maisons dans seize. Dans deux d’entre eux, le Cantal et la Somme, la baisse est même désormais globale. « Début 2011, nous estimions que les prix baisseraient sur un quart environ des marchés à la fin de l’année. Ce niveau est d’ores et déjà dépassé, et la proportion de marchés baissiers sera nettement supérieure à nos prévisions initiales », reconnaît aujourd’hui Maître Pierre Bazaille, le président de l’Institut notarial de l’immobilier (INI).

Dans les grandes villes et leur périphérie proche, en revanche, les perspectives devraient rester haussières. Au moins à court terme et en comparaison annuelle, la « pénurie d’offre » continuant d’y tirer le niveau des prix.

Vers une « baisse significative » du nombre de vente

Côté transactions, les Notaires estiment que le volume de maisons et appartements vendus cette année sera « équivalent voire légèrement en deçà de celui de 2010 », soit 783 000 environ. 2012 devrait en revanche être marquée par « une baisse significative du nombre de ventes, pouvant atteindre plusieurs dizaine de milliers de transactions », poursuit la note. Le CSN identifie trois raisons qui promettent de peser sur le marché. Tout d'abord le contexte économique et financier, qui incite les banques à durcir leurs conditions de crédit. D'autre part la réforme de la taxation des plus-values immobilières qui, même s’il semble qu’elle sera légèrement assouplie, « dissuadera une partie des propriétaires d’un logement locatif, d’une résidence secondaire ou d’un bien recueilli à l’occasion d’une succession de le proposer à la vente ». Enfin, l’attentisme habituel des périodes pré-électorales.

Prix moyen au m² des des appartements anciens au 2ème trimestre

(variation par rapport au deuxième trimestre 2010)

  • Bayonne : 2 667 euros (+12,8 %)
  • Besançon : 1 763 euros (+5 %)
  • Bordeaux : 2 738 euros (+9,5 %)
  • Caen : 2 263 euros (+7,7 %)
  • Clermont-Ferrand : 1 587 euros (+7,6 %)
  • Haute Corse : 2 352 euros (+12,6 %)
  • Corse du Sud : 2 924 euros (NC)
  • Dijon : 2 133 euros (+2,4 %)
  • Dunkerque : 1 933 euros (+9,4 %)
  • Grenoble : 2 422 euros (+4,5 %)
  • Lille : 2 856 euros (+7,1 %)
  • Limoges : 1 352 euros (+10,6 %)
  • Lyon : 3 107 euros (+10,6 %)
  • Marseille : 2 538 euros (+5,7 %)
  • Metz : 1 929 euros (+8,2 %)
  • Montpellier : 2 527 euros (+5,1 %)
  • Mulhouse : 1 207 euros (+2,6 %)
  • Nancy : 1 850 euros (+6,9 %)
  • Nantes: 2 550 euros (+7,7 %)
  • Nice : 3 679 euros (+8,4 %)
  • Nîmes : 1 775 euros (+2 %)
  • Orléans : 2 046 euros (+5,4 %)
  • Paris : 8 150 euros (+22,5 %)
  • Poitiers : 1 515 euros (-0,1 %)
  • Reims : 2 025 euros (+3,4 %)
  • Rennes : 2 239 euros (+6,8 %)
  • Saint-Étienne : 1 263 euros (+1 %)
  • Strasbourg : 2 444 euros (+12,8 %)
  • Toulon : 2 324 euros (+4,7 %)
  • Toulouse : 2 464 euros (+4,9 %)
  • Tours : 2 262 euros (+8,9 %)
  • La Réunion : 2 292 euros (+3,8 %)
  • Guadeloupe : 2 120 euros (NC)

Prix moyen des maisons anciennes au 2ème trimestre

(variation par rapport au deuxième trimestre 2010)

  • Amiens : 156 000 euros (+6,1 %)
  • Bordeaux : 246 900 euros (+10,2 %)
  • Brest : 188 000 euros (+19 %)
  • Caen : 232 700 euros (NC)
  • Chartres : 189 500 euros (-3,8 %)
  • Chateauroux : 113 000 euros (+9,2 %)
  • Haute Corse : 220 000 euros (+18,9 %)
  • Corse du Sud : 300 000 euros (+20 %)
  • Dijon : 227 000 euros (+2,9 %)
  • Grenoble : 305 000 euros (-0,5 %)
  • Île-de-France : 304 700 euros (+6,5 %)
  • Le Havre : 182 200 euros (+4,5 %)
  • Lille : 179 000 euros (+8,5 %)
  • Limoges : 145 000 euros (+2,1 %)
  • Lyon : 296 000 euros (+7,6 %)
  • Marseille / Aix-en-Provence : 318 500 euros (+9,8 %)
  • Metz : 180 500 euros (+2,6 %)
  • Montauban : 159 000 euros (-0,6 %)
  • Montpellier : 303 500 euros (+6,1 %)
  • Nancy : 170 800 euros (+0,5 %)
  • Nantes: 240 000 euros (+9,1 %)
  • Nîmes: 194 000 euros (-3 %)
  • Orléans : 202 200 euros (+0,6 %)
  • Poitiers : 158 000 euros (-1,3 %)
  • Reims : 200 000 euros (-5,2 %)
  • Saint-Étienne : 182 000 euros (-1,1 %)
  • Toulon : 340 000 euros (+6,3 %)
  • Toulouse : 265 000 euros (+8,4 %)
  • Tours : 190 000 euros (stable)
  • Troyes : 156 900 euros (+14,2 %)
  • La Réunion :240 000 euros (+0,2 %)
Emmanuel Salbayre