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Prix immobilier

Immobilier : Les professionnels envoient des signaux divergents

Malgré des prévisions différentes, les deux acteurs excluent un effondrement

Malgré des prévisions différentes, les deux acteurs excluent un effondrement - dr

Les prix de l’immobilier vont-ils baisser ou continuer de progresser en 2012 ? A partir des mêmes éléments, la Fnaim et Century 21, donnent des réponses très différentes à cette question…

La Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) a présenté mardi matin sa dernière note de conjoncture immobilière. Hasard du calendrier, elle l’a fait quelques heures à peine après le réseau Century 21 France, qui a dévoilé en tout début de matinée les chiffres d’activité annuelle de ses agences. Une fois n’est pas coutume, les deux acteurs dressent un constat similaire : la hausse des prix de l’immobilier a été plus forte sur l’ensemble de l’année 2011 qu’en 2010. Mieux, les variations observées par l’un et l’autre sont, à l’épaisseur du trait près, comparables. Ainsi, la Fnaim constate, en moyenne nationale, une hausse de 7,3 % sur l’ensemble de l’année, quand Century fait état d’une croissance de 6 %. A ceux qui jugeraient l’écart trop important, on rappellera qu’il y a un an, la Fnaim annonçait une hausse de 1,5 % des prix en 2010 (révisée à +2 % en deuxième lecture), six fois moins importante que celle constatée quelques jours plus tôt par Century…

2012 : Une hausse de 2 à 3 % selon Century

S’ils s’accordent également sur le fait que « des tensions » ont pesé sur le marché en fin d’année, période marquée par un retournement des prix, les deux acteurs retiennent des scénarios divergents pour 2012. Chez Century, on attend une hausse « de 2 à 3 % » sur douze mois, la détérioration économique, les mesures prises dans le cadre du plan de rigueur (suppression du PTZ+ dans l’ancien, durcissement de la taxation des plus-values immobilières) et l’attentisme avant l’élection présidentielle du mois de mai, entretenant la pénurie d’offre de logements en incitant les ménages à retarder la mise en vente de leur bien. Dans un entretien à LaVieImmo.com, Laurent Vimont, président du réseau, précisait ce matin que cette hausse de prix ne serait « bien évidemment pas homogène » et, qu’il y aurait « un certain nombre de marchés en baisse – ceux qui commencent à peine à connaître une contraction en termes de volumes ».

Contre une baisse de 5 % pour la Fnaim

Le ton est sensiblement différent chez la Fnaim, qui exclut toute nouvelle progression en moyenne nationale, et anticipe « une baisse de l’ordre de 5 % » sur l’ensemble de l’année. Le président de la fédération, René Pallincourt, fait valoir que plus du tiers* des logements anciens vendus l’année dernière ont été acquis par des primo-accédants bénéficiant d’un prêt à taux zéro, dispositif désormais réservé aux seules opérations dans le neuf. Un autre tiers correspond à des biens locatifs ou des résidences secondaires, qui tomberaient sous le coup du durcissement de la fiscalité appliquée aux plus-values s’ils étaient vendus cette année. « Cela ne veut pas dire que le nombre de transactions chutera d’autant cette année, mais on peut raisonnablement penser que les ventes chuteront très fortement », explique le dirigeant. Et si M. Pallincourt retient lui aussi l’argument de la pénurie de l’offre et de son effet sur le niveau des prix, c’est pour expliquer que « la baisse ne devrait pas excéder 5 % ».

*plus de 300 000 » sur un total d’environ 800 000.

François Alexandre