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Prix immobilier

Immobilier : Toujours pas de baisse de prix à Paris

La baisse entrevue n'a pas - encore - eu lieu

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Les prix de l'immobilier parisiens se stabilisent sur des niveaux records. Les Notaires, qui avaient entrevu un début de mouvement baisse au printemps, se refusent désormais à dégager un pronostic...

Ni hausse, ni baisse significative. Dans leur dernière note de conjoncture, dévoilée jeudi matin, les Notaires de Paris – Île-de-France assurent que les prix des biens vendus dans la capitale « sont désormais stabilisés ». Tout au plus observe-ton, au mois le mois, quelques « légères fluctuations ». Ainsi, le taux de croissance annuel des prix des logements parisiens n’était plus que de 2,5 % au deuxième trimestre, contre encore près de 7 % au premier et plus de 22 % au deuxième trimestre de l’année dernière.

Un seul arrondissement en baisse

Mais si le temps des progressions à deux chiffres semble bel et bien révolu, la stabilisation observée se fait sur des niveaux très élevés : en moyenne, le mètre carré s’est négocié à 8 340 euros au deuxième trimestre, avec des pics à 12 350 euros dans le 7ème arrondissement (+6,7 %) et 13 200 euros dans le 6ème (+7,2 %), qui restent les deux quartiers les plus chers de la capitale. Un seul arrondissement s’affiche en baisse, le 4ème, mais il faut encore y débourser en moyenne 11 230 euros du mètre carré (-2,5 %) pour espérer y réaliser une acquisition… (voir le détail des prix par arrondissement en fin d’article). Les chiffres des promesses de vente signées au début de l’été - soit des transactions qui n’apparaîtront dans les statistiques officielles qu’à l’automne – laissent d’ailleurs entrevoir un nouveau record de 8 570 euros du mètre carré pour le mois de septembre, suivi d’un léger reflux en octobre, autour de 8 530 euros.

Les Notaires, qui envisageaient à la fin du printemps un début de repli, semblent les premiers surpris par cette résistance. D’autant plus que les volumes de transactions, dopés artificiellement en début d’année par la réforme de la fiscalité sur les plus-values immobilières, sont, eux, franchement orientés à la baisse depuis le mois de février : à peine 6 560 logements anciens (quasi-exclusivement des appartements) ont changé de mains au deuxième trimestre à Paris intra-muros, soit 22 % de moins qu’à la même période de l’année dernière. Si on compare ce chiffre à la moyenne des biens vendus au deuxième trimestre au cours de la période de référence 1999 à 2007, la chute atteint 35 %. « Il existe toujours un temps de latence avant que la baisse des ventes ne se traduise par une baisse des prix, peut-on lire dans la note. Acquéreurs et vendeurs campent actuellement sur leur position et l’offre et la demande peinent à se rencontrer ».

« Difficile de faire des prévisions »

Pour autant, les Notaires se refusent à pronostiquer une baisse marquée des prix, toujours soutenus par le déséquilibre entre l’offre et la demande de logements. Certes, sur fond de crise économique et de difficultés d’accéder au crédit, les candidats à l’achat sont moins nombreux qu’il y a quelques mois ; ils restent cependant plus nombreux que les vendeurs potentiels, aidés par le niveau des taux d’intérêt des crédits habitat, qui est « redevenu très favorable » et fait figure de « véritable moteur pour le marché », assurent les Notaires.

La nouveauté, c’est ce sentiment partagé par les professionnels que les cycles immobiliers, traditionnellement longs, seraient en train de se raccourcir. « Depuis la faillite de Lehman Brothers et la crise financière de 2007-2008, le marché se montre beaucoup plus sensible à l’environnement économique et financier », indique Thierry Delesalle, le président de la Commission de conjoncture immobilière des Notaires de Paris Île-de-France. Ainsi, « après six années de baisse de 1990 à 1996, le marché parisien a connu onze années consécutives de hausse, jusqu’en 2007. Depuis, nous avons observé une année de baisse, deux années de rebond et une année de plateau… Dans ce contexte incertain, il est devenu très difficile de faire des prévisions ». Peut-être y verra-t’on plus clair à la fin novembre, au moment de la publication de la prochaine note de conjoncture…

Les prix moyens au m² par arrondissement, au 2ème trim. 2012

(cliquez sur chaque arrondissement pour voir le détail par quartiers)

  • 1er arrondissement : 10 710€/m² (+1,4 % sur un an)
  • 2ème arrondissement : 9 440€/m² (+3,6 %)
  • 3ème arrondissement : 10 140€/m² (+3,5 %)
  • 4ème arrondissement: 11 230€/m² (-2,5 %)
  • 5ème arrondissement : 11 020€/m² (+3,1 %)
  • 6ème arrondissement : 13 200€/m² (+7,2 %)
  • 7ème arrondissement : 12 350€/m² (+6,7 %)
  • 8ème arrondissement : 10 420€/m² (+3,8 %)
  • 9ème arrondissement : 8 780€/m² (+2,6 %)
  • 10ème arrondissement : 7 700€/m² (+1,7 %)
  • 11ème arrondissement : 8 340€/m² (+4,3 %)
  • 12ème arrondissement : 7 790€/m² (-0,2 %)
  • 13ème arrondissement : 7 750€/m² (+2 %)
  • 14ème arrondissement: 8 550€/m² (+2,6 %)
  • 15ème arrondissement : 8 750€/m² (+3,4 %)
  • 16ème arrondissement : 9 640€/m² (+0,9 %)
  • 17ème arrondissement : 8 650€/m² (+4 %)
  • 18ème arrondissement: 7 360€/m² (+3,3 %)
  • 19ème arrondissement : 6 630€/m² (+1,9 %)
  • 20ème arrondissement : 6 910€/m² (+2 %)
Emmanuel Salbayre