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Prix immobilier

L'immobilier français dans "une spirale vertueuse"

Le Crédit Foncier a remis en garde contre l'apparente stabilité des statistiques

Le Crédit Foncier a remis en garde contre l'apparente stabilité des statistiques - dr

Selon le Crédit Foncier, le mouvement de correction des prix des logements anciens, encore modéré en 2013, devrait se confirmer cette année - et au-delà.

Lentement mais sûrement, les prix de l’immobilier s’installent dans la baisse. Lors d’une conférence de presse organisée mercredi à Paris, Stéphane Imowicz, le directeur général du Crédit Foncier Immobilier, a estimé que le marché français était entré dans « une spirale vertueuse. On commence à s’apercevoir que les prix sont trop élevés, a précisé le dirigeant. Il y a un réajustement qui est encore relativement faible, mais on est bien dans une courbe descendante ».

-2,2 % en province

Le phénomène devrait rester mesuré au cours des prochains mois, du moins en moyenne : selon les prévisions du groupe bancaire, les prix reculeraient de 1,7 % cette année sur l’ensemble du territoire, après un repli de 1,4 % en 2013. Une correction de l’ordre de 1,8 % est entrevue en Île-de-France, où les prix termineraient l’année sur « un niveau assez proche de 2011, qui avait marqué le début de redémarrage [du secteur] après les années de crise », comme l’a noté Bruno Deletré, le directeur général du Crédit Foncier. Sur le reste du territoire, les prix baisseraient de 2,2 %, avec d’importantes disparités selon les villes, disparités que le groupe n’a pas chiffrées. Ces projections prennent pour hypothèse « une remontée progressive et limitée des taux ».

Attention, statistiques trompeuses

Développant une idée déjà mise en avant à l’automne dernier, M. Deletré a tenu à tempérer l’apparente modération du mouvement de repli à l’œuvre. « Ce que nous pensons, c’est que dans les moments où le marché commence à baisser, ce sont les biens de meilleure qualité qui se vendent le plus facilement, parce que leurs vendeurs n’ont pas besoin d’admettre une nécessité de baisser leurs prix de manière significative », a-t-il expliqué. De fait, les indicateurs de prix, et notamment ceux publiés par les chambres des notaires, ont tendance à être « un peu faussés à la hausse par rapport à la réalité du marché, les biens qui sont de moins bonne qualité ne se vendant pas ou moins que les autres ».

A terme, le mouvement devrait donc s’accélérer, à mesure que les vendeurs de ces biens « de moins bonne qualité » seront amenés à prendre en compte la nouvelle donne. Selon Stéphane Imowicz, le marché de l’immobilier français devrait ainsi progressivement « retrouver de la fluidité ». Pas encore cette année, puisque le groupe n’entrevoit qu’un total de 720 000 ventes de logements anciens pour 2014, contre 723 000 en 2013 et 704 000 en 2012. Mais peut-être dès 2015, si le mouvement de baisse des prix prend suffisamment d’ampleur.

Emmanuel Salbayre