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La Fnaim jette le trouble sur les statistiques immobilières

La Fnaim confirme son scénario d'une stabilisation du marché immobilier

La Fnaim confirme son scénario d'une stabilisation du marché immobilier - dr

La Fnaim fait état d’une stabilisation des prix de l’immobilier. S’ils confirment la dichotomie entre Paris et la province, ces nouveaux chiffres rappellent surtout, deux jours après l’annonce d’un emballement par Century 21, le besoin urgent d’harmoniser les statistiques immobilières.

Les études se suivent… mais ne se ressemblent pas toujours. Le dernier baromètre de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim), publié jeudi, décrit un marché en voie de stabilisation progressive. Ainsi, après une baisse de 0,2 % en avril et une progression de 1,4 % en mai, les prix dans l’ancien tels que mesurés par la Fnaim ont à nouveau reculé de 0,5 % au mois de juin. Cette alternance de hausses et de baisses pousse la Fédération à exclure « tout mouvement brutal des prix », et la conforte dans son pronostic d’une variation neutre sur l’ensemble de l’année, dans une fourchette de -3 à +3 %.

L’« absence de choc » ainsi décrite est très éloignée de « la course au rattrapage » évoquée pas plus tard qu’il y a deux jours par Century 21. Lors de la présentation du bilan semestriel du réseau, son président, Laurent Vimont, a estimé que la crise était « presque effacée » en termes de prix. Cette différence de discours se retrouve dans les chiffres présentés : quand Century 21 inquiète l’opinion publique en annonçant une hausse de 8,5 % des prix au mètre carré au premier semestre 2010 par rapport à la même période de l’année dernière, la Fnaim apaise les esprits en ne constatant qu’une petite hausse de 0,1 % à la même période. En Île-de-France, Century 21 observe une hausse de 7,6 %, quand la Fnaim rapporte une progression de 3,5 %. Le contraste est moins prononcé pour Paris intra-muros mais l'écart existe, avec des hausses respectives de 5,4 et 4,5 %.

Tenter d’expliquer ces différences

Interrogé sur de telles divergences, René Pallincourt, président de la Fnaim, a reconnu jeudi qu’il n’était pas en mesure de les expliquer. « Je n’ai pas les compétences pour cela », a-t-il avoué. Le dirigeant s’est néanmoins « mis en rapport avec Laurent Vimont, pour tenter d’expliquer ces différences ». Et d’ajouter que la base de données de la Fédération, qui comprend « plus de un million de références », est actuellement en cours d’examen par le Conseil national de l’information statistique (CNIS).

S’ils renseignent finalement assez peu sur l’état de santé du marché immobilier français, les chiffres de Century 21 et ceux de la Fnaim ont au moins le mérite de rappeler la nécessaire harmonisation des différents outils statistiques en place. Inquiet du trop grand nombre d’indices et du peu de fiabilité de certain d’entre eux, Benoist Apparu, secrétaire d’Etat au Logement, a lancé une réforme des statistiques immobilières. Celle-ci devrait aboutir d’ici la fin de l’année, après examen des méthodes utilisées par les différents acteurs du secteur.

Emmanuel Salbayre