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La loi Alur adoptée, saluée et... décriée

Cécile Duflot promet les premiers décrets d'applications avant l'été

Cécile Duflot promet les premiers décrets d'applications avant l'été - dr

Le Parlement vient de valider la loi sur l’accès au logement et un urbanisme rénové (Alur). Un texte qui suscite de vives réactions.

Le Parlement grave dans le marbre la loi Alur. Après le vote de l’Assemblée hier mercredi 19 février, le Sénat a validé l’ensemble de ces mesures qui réforment en profondeur de nombreux pans du logement. « Ce vote renforce sa détermination à apporter des réponses concrètes et durables aux difficultés que connaissent les Français pour se loger, à réguler un marché livré à lui-même depuis plus d'une décennie et où les prix se sont envolés et à réconcilier justice sociale et efficacité écologique », déclare le ministère du Logement dans un communiqué.

Le travail de Cécile Duflot est salué à gauche. « Bravo Madame la ministre d’avoir mis sur les rails ces outils », a déclaré Marie-Noëlle Lienemann (PS) citée par l’AFP. Le prix des logements doit être adapté aux revenus des Français. Les gens qui placent l’argent dans la pierre doivent percevoir des revenus raisonnables, des revenus de père de famille, et non réaliser des profits spéculatifs », a ajouté la sénatrice de Paris.

« Premier pas vers une sécurité sociale du logement »

L’une des mesures phares du texte de loi, l’encadrement des loyers, est également bien accueilli du côté du groupe CRC : Mireille Schurch a ainsi jugé que celui-ci constitue « un signe fort témoignant d’une volonté de régulation inédite de l’Etat depuis de nombreuses année ». La garantie universelle des loyers est selon elle un « premier pas vers une sécurité sociale du logement », rapporte l’agence de presse.

« Une étape », selon Duflot

Certains à droite, à l‘instar de Gérard César (UMP), déplorent « un terrible aveu d’impuissance », celle « du gouvernement à relancer la construction de logements qui doit être dénoncée aujourd’hui ». Une attaque contre laquelle Cécile Duflot s’est défendue indirectement, indiquant lors d’une conférence de presse qu’« Alur n’est qu’une étape » dans un projet plus vaste. « Mon travail et ma responsabilité, c’est d’avancer, a-t-elle indiqué. Je n’ai jamais dit que la loi Alur allait construire des logements. Elle va changer structurellement un secteur qui n’avait été que peu effleuré par la modernité dans un certain nombre de ses sujets. Il était temps de faire entrer un certain nombre de questions immobilières dans le 21e siècle ». La question de la construction de logements, déjà au centre de certaines des ordonnances prises dans le cadre de la loi d'habilitation du 1er juillet 2013, sera abordée dans les prochains jours, avec la présentation détaillée du cadre juridique pour le logement intermédiaire, dont la ministre a assuré qu'il permettrait le retour des investisseurs institutionnels (banques, assurances...) sur le segment.

Selon l’AFP, Vincent Delahaye (UDI-UC) a pour sa part critiqué « une loi injuste et incompréhensible ». Avec ses 180 articles, le texte serait « complexe, confus, et donc inefficace, alors que la politique du logement nécessite de la simplicité et de la rapidité ».

Quoi qu’il en soit, le ministère promet de publier les premiers décrets d’application « avant l'été »

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