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La Rochelle : Un marché toujours actif mais gagné par l'attentisme

La Rochelle, la vieille ville et le port

La Rochelle, la vieille ville et le port - dr

Fin d’année en demi-teinte pour l’immobilier rochelais, avec un centre-ville toujours très dynamique mais une périphérie progressivement moins recherchée.

« Les acheteurs sont toujours là, mais ils se montrent plus prudents qu’avant, plus sélectifs, constate Gilles Desvallois, directeur de l’agence Orpi Immobilier Desvallois. Le recentrage de la demande, à l’œuvre depuis plusieurs mois, s’est accentué au cours des dernières semaines, et les communes situées à l’est de La Rochelle, marché de report il y a quelques années, sont peu à peu délaissées au profit de l’hypercentre et de la première couronne, pour lesquels l’intérêt ne faiblit pas ».

Retour des grosses transactions

Spécialisée dans l’immobilier haut de gamme, l’agence Orpi a bénéficié récemment des conséquences indirectes de la réforme de la taxation des plus-values immobilières, qui aa entraîné un afflux de résidences secondaires sur le marché, leurs propriétaires préférant les vendre avant l’entrée en vigueur du nouveau régime, plus contraignant. « Pour la première fois depuis de nombreux mois, nous récemment signé des transactions à plus de 700 000 euros », poursuit Gilles Desvallois. Ainsi, dans l’hypercentre, à proximité immédiate du parc Charruyer et avec vue sur le port, une maison ancienne de 180 mètres carrés, à rénover, a trouvé preneur fin septembre pour 750 000 euros frais d’agence inclus. Elle avait été mise en vente sept mois plus tôt pour 923 000 euros. « La réforme de la fiscalité sur les plus-values a certainement incité le vendeur a revoir ses prétentions, ce qui a facilité la vente », explique l’agent. La maison a été achetée par un couple de Parisiens venu s’installer à La Rochelle.

En plein centre également, rue Saint-Jean du Pérot, l’agence Orpi vient de vendre un petit appartement de 38 mètres carrés, entièrement rénové, pour 145 000 euros net vendeur. Soit un peu plus de 3 800 euros du mètre carré. « Le bien avait été mis en vente pour 152 000 euros, l’acheteur a un peu négocié et la transaction a été menée à terme en trois mois, ce qui est un délai raisonnable pour la Rochelle », commente Gilles Desvallois.

Baisses de prix pour les biens éloignés

Les biens plus « classiques » se vendent un peu moins cher. Selon les derniers chiffres des Notaires, le montant moyen des transactions dans la ville approche les 3 100 euros. « Si on excepte les quartiers résidentiels comme la Genette, Saint-Maurice, Jéricho et les parcs, qui restent orientés à la hausse en raison d’un nombre très restreint de biens à vendre, les prix à La Rochelle sont globalement stables sur les six derniers mois », commente un agent du nord de la ville. Les appartements et les maisons qui nécessitent des travaux de rénovation importants connaissent des baisses plus ou moins marquées, selon leur état général et leur éloignement du centre ».

Pour les prochains mois, les professionnels de l’immobilier se montrent toujours optimistes mais prudents, craignant notamment que l’attentisme ne s’installe avant l’élection présidentielle. « C’est regrettable, commente Christophe Gaillard, de l’agence Laforêt, car les conditions de marché sont encore très favorables, avec des taux d’intérêt toujours bas, des prix plus facilement négociables qu’il y a quelques mois, et l’assurance, du moins à La Rochelle et dans sa première couronne, d’investir dans une valeur refuge ».

François Alexandre