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Lacanau : Un marché calme, plombé par les réformes et l'attentisme

Lacanau Océan

Lacanau Océan - Larrousiney / Wikipedia

Lacanau, petite ville à l’Ouest de Bordeaux, du fait de son marché principalement constitué de résidences secondaires, souffre particulièrement de la crise, des réformes fiscales, ainsi que de l’attentisme lié aux élections de cette année.

« Le marché est calme, très calme. On a assisté à un gros coup de frein entre décembre et mai, et ça a du mal à repartir depuis », commence Katia, de l’agence immobilière Daniel Meynieu, située au Nord de Lacanau. Tous nos contacts le confirment : le marché s’est considérablement ralenti en 2012. Plusieurs raisons semblent se dégager, à commencer par l’attentisme qui a suivi les élections présidentielles, puis législatives. Mme Severini, négociatrice au cabinet Lataste, suit ce constat : « Toute une peur s’est développée autour des élections. Les gens attendent de voir ce que le gouvernement va faire. Vu qu’avoir une résidence secondaire n’est pas un besoin essentiel, et c’est ce que l’on vend majoritairement à Lacanau, on en souffre beaucoup ». Elle estime que la diminution des ventes de « 1/3 de moins qu’en 2011 à la même période » est également due à la taxe sur les plus-values sur trente ans : « Du coup, les gens se demandent si cela vaut vraiment la peine d’acheter ».

Moins d’étrangers, plus de petits biens

Le ralentissement du marché est visible à travers plusieurs facteurs, notamment avec le départ progressif des étrangers, comme nous l’explique Mme Severini : « Par le passé, beaucoup d’Allemands venaient acheter des biens dans le coin, on travaillait avec de nombreux étrangers. Aujourd’hui, c’est devenu très rare, on a davantage affaire à des gens des départements limitrophes, comme le Lot-et-Garonne ou la Dordogne, en plus des Parisiens ».

Autre constat, bien plus grave cette fois, les acheteurs recherchent des biens moins onéreux et de plus en plus petits. Valérie Cadillon, responsable de la Boursede l'Immobilier Lacanau Océan, constate notamment « une baisse de l’enveloppe des acquéreurs », et déclare réaliser « essentiellement de petites transactions ». Elle nous donne deux exemples : « un studio front de mer à rafraîchir à 94 000 €, ou encore un petit pavillon d’environ 40 m² en propriété à 1,5 km de l’océan, à 147 000 € ». Cela va dans le sens des dires de Katia, dont « la plupart des ventes correspondent à des biens entre 100 000 et 150 000 € ». Cette dernière avoue avoir « du mal à vendre plus gros, il n’y a pas de clients pour les maisons entre 300 000 et 600 000 € ».

Vers davantage de résidences principales ?

Si le marché du secondaire souffre beaucoup de la conjoncture actuelle, le marché de la résidence principale semble bien fonctionner, c’est en tout cas l’avis de Valérie Cadillon : « Depuis une petite année, nous avons plus de demandes pour de la résidence principale sur Lacanau ville ». Elle l’explique par plusieurs facteurs, dont « la création de nouvelles infrastructures et prochainement l’ouverture d’un collège ». L’arrivée de davantage d’acheteurs vivant à l’année dans la petite ville est-elle la solution pour soulager ce marché ralenti ? Pour Katia, l’avenir n’est « pas brillant », « on a vraiment des problèmes, le téléphone ne sonne presque plus, c’est inquiétant. Cet été s’annonce très calme… ». Mme Cadillon, en revanche, se veut plus optimiste : « Je pense que, pour le secondaire, les transactions iront en augmentant, mais sur des logements plus petits. Pour la résidence principale, comme je le disais, les ménages commencent à s’installer sur Lacanau. A suivre… »

Laura Makary