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Le centre de Toulouse garde la cote

Le centre historique de la ville rose

Le centre historique de la ville rose - dr

Six mois après notre premier zoom sur l’immobilier toulousain, retour dans la ville rose pour un point sur les quartiers du centre. Entre la Garonne et le Canal du Midi, de Compans aux Allées Jules Guesde, plusieurs styles de biens mais une même réalité : forte demande et pénurie de biens.

« C’est la course au mandat ! », s’exclame d’entrée de jeu Jean-Claude Delacroix, responsable de trois agences Century 21, dont une rue de la Pomme, à deux pas de la place du Capitole. Quatrième ville de France, Toulouse attire chaque année quelque 16 000 nouveaux habitants. « Sans grande surprise, on se rend compte que la demande à tendance à s’orienter en priorité vers le centre », explique M. Delacroix. Le phénomène, qui s’est accentué avec la crise économique et la remontée des prix du pétrole, notamment, renforce la pénurie de biens traditionnellement observée dans le centre des grandes agglomérations. « Cela fait un an et demi que le manque de biens disponibles est patent. Avant le retournement du marché, chaque agence signait plusieurs dizaines de mandats tous les mois. C’est bien simple, tout ce qui était mis en vente partait ! Maintenant, la situation est très différente : on a très peu de biens en stock, à peine dix par agence et par mois depuis le début de l’année, qui partent rapidement dès lors qu’ils sont mis en vente au bon prix. C’est d’ailleurs là tout le rôle de l’agent immobilier, qui doit faire entendre raison à des vendeurs qui ont d’autant plus tendance à remonter leurs prix qu’ils lisent partout que le marché est reparti ! », poursuit Jean-Claude Delacroix.

Réalité très complexe

En moyenne, le mètre carré dans le 31000 se négocie dans une fourchette de 3 500 à 4 000 euros. En moyenne seulement, car « il est très difficile de déterminer un prix type… C’est même impossible, comme se plaît à le rappeler Françoise Bergua, expert immobilier et responsable de l’agence Cabinet du Printemps, dans le quartier Chalets-Concorde. « Un très grand nombre de paramètres entrent en jeu, et deux appartements dans la même rue peuvent partir à des prix très différents. Il n’y a rien de pire que les suppléments des grands magazines, qui annoncent des prix qui n’ont la plupart du temps rien à voir avec une réalité très complexe à appréhender ! ». Ainsi, l’agence a récemment vendu un T2 de 50 mètres carrés en rez-de-chaussée, rue du Printemps, pour 120 000 euros. Rue de la Concorde, à quelques centaines de mètres, un « appartement somptueux » de 80 mètres carrés, avec terrasse et parking, est parti pour 385 000 euros, « au prix du mandat ». Soit 2 400 euros du mètre carré dans un cas, et plus de 4 800 dans l’autre. « Le prix final dépend d’un tas de facteurs, poursuit, intraitable, Françoise Bergua. Du type de bien et de ses qualités propres, bien entendu, mais également du type d’acheteur, de ses attentes et de son projet immobilier. On ne vend pas de la même manière, ni à la même personne, un T3 avec ascenseur et un duplex en deuxième étage. On ne les vend pas non plus au même prix ».

Un marché de secondo-accédants et d'investisseurs

De manière générale, les primo-accédants restent largement absents du centre-ville, et préfèrent se tourner vers les quartiers périphériques, plus accessibles. Très présents, en revanche, « les investisseurs sont de retour en masse, constate Anne de la Sauzay, responsable de l’agence Mercure Toulouse. Ils sont à la recherche du bon emplacement, en général de petites surfaces, T1 et T2, plus rarement de T3 ». Les quartiers les plus courus n’ont pas changé : « Les Carmes, la rue Ozenne et les abords de la cathédrale Saint Etienne pour les appartements, les Chalets, la Côte Pavée et Saint-Cyprien pour les maisons de ville de caractère, plutôt rares et toujours très recherchées », reprend Anne de la Sauzay. Même si, comme le précise Jean-Claude Delacroix, « tout le centre se vend bien et connaît globalement les mêmes aléas ».

Emmanuel Salbayre