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Le mal logement n'épargne pas les propriétaires

Les propriétaires sont aussi touchés par le mal logement

Les propriétaires sont aussi touchés par le mal logement - Wikimedia Commons

Dans son dernier rapport sur le mal-logement, la Fondation Abbé-Pierre fait état de la grande proportion de copropriétaires gagnée par les difficultés financières.

Le constat est alarmant : « Plus de 10 millions de personnes subissent les conséquences de la crise du logement » en France, selon le 19e rapport de la Fondation Abbé Pierre sur le mal logement, présenté ce vendredi. Si quelque 3,5 millions de personnes se retrouvent mal-logés, plus de 5 millions de locataires et copropriétaires éprouvent des difficultés « très préoccupantes », alerte la Fondation.

« Etre propriétaire ne signifie pas toujours qu’on s’en est sorti et qu’on vit dans le confort », souligne Patrick Doutreligne, délégué général de la Fondation Abbé Pierre. Une réalité décrite par le rapport, qui insiste sur les conditions de vie difficiles des personnes vivant dans une copropriété dégradée.

Taux d'effort trop élevé

Le phénomène est en pleine expansion. Il touche actuellement un million de logements, d'après la Fondation. « Certains logements ont besoin de gros travaux d’amélioration de la performance énergique, d’autres d’entretien, de réfection de toiture… ». La conséquence directe d'un taux d'effort trop élevé. En effet, le coût du logement par rapport aux revenus représente en moyenne 44 % des ressources des copropriétaires (25 % pour les autres propriétaires) et 60 % pour ceux qui n’ont pas fini de rembourser leur prêt. « Certains travaux sont différés et certaines personnes ne peuvent plus payer leurs charges », constate Patrick Doutreligne. Un cercle vicieux qui aggrave encore la situation des habitants de ces copropriétés dégradées.

Repérer les copropriétés en danger

Pour lutter contre ce phénomène, la Fondation Abbé-Pierre juge essentiel de mieux repérer les copropriétés en danger et de renforcer la capacité d’intervention de l’Etat et des collectivités locales sur les immeubles les plus dégradés.

Le projet de loi sur l'accès au logement et un urbanisme rénové (Alur), actuellement examiné au Sénat, entend améliorer la situation avec un certain nombre de mesures applicables prochainement : encadrement des loyers, lutte contre les marchands de sommeil, mise en place d'une garantie universelle des loyers (GUL) et encore partage des honoraires d'agences. « Des avancées importantes, mais il faut être en capacité de les mettre en œuvre sur le terrain », note la Fondation Abbé Pierre.

Sacha Mauratille