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Prix immobilier

Le marché locatif s'enfonce dans la récession

Les loyers de marché à fin novembre 2017,selon Clameur

Les loyers de marché à fin novembre 2017,selon Clameur - Philippe Huguen - AFP

Le nombre des baux nouveaux signés dans le parc privé a chuté de près de 5% entre janvier et novembre 2017, tandis que les loyers ont diminué de 1%, selon le dernier observatoire Clameur.

Le marché locatif français s'enfonce dans la récession. Alors qu'une baisse d'activité est habituellement observée durant les mois d'hiver, avant une reprise au printemps, le marché ne cesse de se dégrader depuis le début de l'année.

"La hausse des prix de l’immobilier constatée depuis la fin du printemps 2015 s’est accélérée dès le début de l’année 2017 : mais comme les conditions de crédit ne s’améliorent plus, dès le printemps dernier la solvabilité de la demande a commencé à s’altérer. La vitalité de l’accession à la propriété (dont la primo accession) en a été affectée : avec en conséquence, le recul de la mobilité des locataires du secteur privé", indique ce lundi l'observatoire Clameur.

Ainsi, le nombre de nouveaux baux signés dans le secteur privé entre janvier et novembre 2017 a reculé de 4,7% par rapport à la même période de l'année dernière (-7% depuis 2015). Dans le même temps, les loyers de marché -ceux mesurés lors d’une relocation ou d’une location nouvelle- ont diminué de 0,1% et de 1,2% hors inflation, soit la deuxième plus forte baisse depuis 2008.

La faute à l'encadrement des loyers ?

Par ailleurs, les loyers sur l'ensemble du marché n’ont progressé que de 0,2% par an en moyenne de 2013 à 2017, donc moins vite que l’inflation (+ 0,5% en moyenne, chaque année d’après l’Insee). "Le ralentissement est remarquable, puisque de 2007 à 2012, la hausse des loyers était de 1,6% par an, pour une inflation annuelle moyenne estimée à 1,7%, souligne l'étude.

La mise en place de l'encadrement des loyers explique-t-elle cette tendance ? Pas vraiment. En fait, une baisse de loyers est également constatée dans les communes rurales de la zone C, qui sont elles exclues du dispositif, tempère l'observatoire. Et dans la plupart des grandes villes de France, les loyers sont en recul depuis le début de l’année, voire augmentent moins vite que l’inflation.

Appauvrissement des locataires

Selon Clameur, l'explication est à chercher du côté de l'appauvrissement des locataires. En effet, tous ceux aux revenus moyens ou élevés ont réussi ces dernières années à accéder à la propriété, tandis que les plus modestes, devenus majoritaires dans le parc locatif privé, déménagent beaucoup moins que les autres. Du coup, ces locataires tirent les loyers vers le bas.

La situation est toutefois très différente selon la taille des logements. Alors que ceux des petites surfaces (studios et 1 pièce) progressent de 0,5% à fin novembre, les deux pièces voient leur tarifs diminuer de 0,1%. En revanche, ils reculent plus rapidement pour les 3 pièces (-0,5%), 4 pièces (-0,7%) et "5 pièces et plus" (-1,2%).

J. M.