BFM Immo
Prix immobilier

Le plafonnement des honoraires de location inquiète les professionnels

La Fnaim et le SNPI prédisent des licenciements. L'Unis reste silencieux

La Fnaim et le SNPI prédisent des licenciements. L'Unis reste silencieux - dr

A l’approche de la publication des premiers décrets d’application de la loi Alur, deux des trois principaux syndicats professionnels prédisent une vague de licenciements si le plafonnement des honoraires de location pèse sur la rentabilité des agences immobilières.

Les premiers décrets d’application de la loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové (Alur) seront publiés dans les tout prochains jours. L’occasion pour les représentants des professionnels de l’immobilier de faire – à nouveau - entendre leur voix.

Non seulement sur la question de la présidence et de la composition du Conseil national de la transaction et de la gestion immobilières (CNTGI), mais aussi sur celle des honoraires de location. Un point qui inquiète tout particulièrement les syndicats immobiliers : dans un communiqué commun, la Fnaim et le SNPI indiquent que si les plafonds retenus s’avéraient trop faibles, les agences immobilières n’auraient d’autres choix que de procéder à « de nombreux licenciements », et ce « dès la rentrée de septembre ». Or, pointent-ils, « les chiffres qui circulent actuellement, même s'ils sont plus importants qu’au début des négociations, sont malgré tout toujours trop faibles pour assurer une rentabilité suffisante aux professionnels ».

Toujours dans le flou sur le niveau des plafonds

Début juin, des rumeurs de presse évoquaient des honoraires limités à 16 €/m² à Paris, 14 €/m² dans les grandes villes de province et 11 €/m² pour le reste de la province, soit 3 à 4 € de plus qu’envisagé à l’origine. Prudent, le président de la Fnaim, Jean-François Buet, faisait récemment valoir dans un entretien à LaVieImmo.com que ces chiffres correspondaient à des hypothèses de travail et n’étaient en aucun cas été arrêtés au moment où ils avaient filtré dans la presse. « Il n’est pas exclu que les plafonds effectivement décidés soient moins élevés », avait-il ajouté. La réponse ne devrait plus tarder.

Hérésie

Au passage, la Fnaim et l’Unis n’hésitent pas à égratigner la loi Alur, qu’ils avaient pourtant fini par défendre après l’avoir longtemps combattue. Dénonçant l’« hérésie » du texte, ils déplorent la « volonté gouvernementale d’intervenir directement pour définir les marges économiques de [leurs] métiers ». Une volonté qui « n'existe nulle part ailleurs dans l'univers des commerçants » et promet d’être « très préjudiciable à tout [leur] secteur d'activité », promettent-ils, sans craindre d'en faire, peut-être, un peu trop...

A noter que l’Unis, troisième syndicat professionnel, n’a pas cosigné le communiqué. Contacté, il n’a pas souhaité s’exprimer sur la question.

L’encadrement des loyers dans le collimateur

Il y a fort à parier que les professionnels communiqueront à nouveau sur la loi Alur au fur et à mesure de la publication des décrets d’application du texte. A commencer par celui relatif à l’encadrement des loyers, à l’encontre duquel ils n’ont jamais caché leur hostilité. Selon nos informations, un recours à l’encontre de l’arrêté du préfet de la région parisienne sur cette question serait d’ailleurs en préparation.

Emmanuel Salbayre