BFM Immo
Prix immobilier

Le pouvoir d'achat immobilier augmente... en vain

La baisse de taux de 2012 a resolvabilisé 20 % des emprunteurs

La baisse de taux de 2012 a resolvabilisé 20 % des emprunteurs - dr

Selon Empruntis et MeilleursAgents le contexte a rarement été aussi favorable qu'aujourd'hui aux acheteurs immobiliers. Las, le secteur devrait rester bloqué pendant encore plusieurs mois.

La deuxième édition du baromètre du courtier Empruntis et du réseau MeilleursAgents, présentée jeudi matin à Paris, montre qu’en dépit de la crise qui paralyse le secteur depuis un peu plus d’un an, le pouvoir d’achat immobilier des Français a fortement progressé en 2012.

Une pièce en plus

En tenant compte à la fois, pour chacune des dix villes les plus peuplées du pays, du prix des logements, du niveau des taux d’emprunt et du revenu réel des ménages*, les deux partenaires calculent que la capacité d’achat de ces derniers s’est appréciée de 8 à 14 % au cours des douze derniers mois. Soit un gain de 4 à 8 m², ou équivalent d’une pièce en plus.

Une situation « suffisamment rare pour qu’on la souligne », selon Sébastien de Lafont, président de MeilleursAgents, qui fait valoir qu’une baisse des taux de l’ampleur de celle observée l’année dernière (-0,7 point en termes de barèmes affichés, -1 point pour les taux négociés) aurait dû, mécaniquement, s’accompagner d’une nette remontée des prix. Or ceux-ci, sans connaître des baisses aussi fortes qu’anticipé en début d’année, ont reculé dans la quasi-totalité des villes étudiées.

« Sur le papier, tous les éléments sont aujourd’hui réunis pour que le marché redémarre », renchérit Maël Bernier, porte-parole d’Empruntis. Mais pouvoir n’est pas vouloir, la chute des volumes de transaction, déjà constatée la semaine dernière par la Fnaim et les principaux réseaux d’agences immobilières, est là pour le rappeler.

Besoin de stabilité dans la réglementation

« Acheteurs comme vendeurs ont besoin de stabilité et de lisibilité avant de passer à l’acte, c’est normal, explique Sébastien de Lafont. Or, la multiplication de mesures et d’annonces contradictoires depuis dix-huit mois, notamment en matière de fiscalité des plus-values, ont entretenu un climat général d’incertitude et d’attentisme qui a progressivement bloqué les transactions et devrait mettre plusieurs mois avant de se dissiper ».

En dépit de la hausse de pouvoir d’achat, le dirigeant estime que le marché ne devrait retrouver « un peu de fluidité » que dans « six à neuf mois, pas avant ». A la réserve, toutefois, que les conditions restent aussi favorables d’ici là. Pour l’heure, Empruntis table sur une stabilisation, voire une très légère baisse des taux moyens au cours des trois à six prochains mois, et MeilleursAgents prédit une « stratification » des prix, en fonction de la localisation et de l’état général des biens. Soit un maintien pour les zones et les biens de meilleure qualité et des baisses de 5 à 10 % ailleurs.

Pouvoir d’achat en m² en janvier 2013

  • 1 - Strasbourg : 72 m² (+8 m² de plus qu’en 2012)
  • 2 - Rennes : 71 m² (+8 m²)
  • 3 - Nantes : 65 m² (+8 m²)
  • 4 - Toulouse : 62 m² (+7 m²)
  • 5 - Lyon : 60 m² (+4 m²)
  • 6 - Bordeaux : 58 m² (+6 m²)
  • 7 - Marseille : 55 m² (+7 m²)
  • 8 - Lille : 55 m² (+7 m²)
  • 9 - Nice : 41 m² (+4 m²)
  • 10 - Paris : 36 m² (+4 m²)

*Prix mesurés par MeilleursAgents.com, taux mesurés par Empruntis.com et revenus réels mesurés par l'Insee

Comparez gratuitement les offres de crédit de plus de 100 banques.

François Alexandre