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Prix immobilier

Les Français n'ont jamais acheté autant d'appartements ou de maisons qu'en ce moment

A Paris, les prix grimpent de 6,4% sur un an

A Paris, les prix grimpent de 6,4% sur un an - AFP

Les notaires ont enregistré 985.000 transactions immobilières dans l'ancien sur un an fin mars. Du jamais-vu. Les prix des appartements progressent particulièrement vite.

Alimentée par des taux historiquement bas, la machine immobilière continue de tourner à plein régime. Alors que les professionnels s'attendait à un atterrissage en douceur, le nombre de transactions n'en finit plus de battre des records. Au cours des douze derniers mois (à fin mars) 985.000 ventes dans l'ancien ont été enregistrées, selon les chiffres publiés jeudi par l'Insee et les notaires. Du jamais-vu. Le record observé au quatrième trimestre 2018 (avec 965.000 ventes) est ainsi nettement battu.

Certes, "si l’on rapporte les transactions au stock de logements disponibles, qui augmente d’environ 1 % par an, la proportion de ventes reste équivalente aujourd’hui à celle du début des années 2000", souligne l'Insee. Mais le volume de transactions n'en reste pas moins à un niveau exceptionnel.

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Logiquement, les prix suivent. Même si les notaires ne constatent pas d'emballement. Au premier trimestre, les prix des logements anciens ont progressé de 3% sur un an. C'est à peine moins qu'en fin d'année dernière (+3,2% entre le dernier trimestre 2017 et le dernier trimestre 2018). Comme souvent, ce qui traduit l'attractivité des grandes métropoles urbaines, les prix des appartements (+3,7% sur un an) augmentent plus rapidement que ceux des maisons (+2,5%).

Les prix flambent à Paris et dans sa banlieue

Et la région parisienne continue de tirer les tarifs de la pierre vers le haut. A un rythme proche de 2018 (+4,2%), les prix des logements anciens ont encore gonflé de 3,9% sur un an au premier trimestre en Ile-de-France (avec +4,6% pour les appartements et +2,4% pour les maisons). Le mètre carré à Paris n'a jamais été aussi cher et la flambée de la pierre dans la capitale ne faiblit pas. Entre le premier trimestre 2018 et le premier trimestre 2019, les prix dans la ville lumière ont bondi de 6,4% (contre +5,7% en 2018).

Sur le reste de la région, les divergences sont toujours aussi fortes. Si la moyenne hors Paris s'affiche à +2,7% au premier trimestre sur un an, les prix grimpent de 4,2% en petite couronne, tandis qu'ils bougent à peine en grande couronne (+0,5%).

Des taux au plancher et un chômage qui baisse

En province, le marché se calme légèrement, avec des prix en progression de 2,6% sur un an, contre +2,8% fin 2018. "Cette hausse est proche de celle observée en Île-de-France hors Paris", constate l'Insee. Mais là encore, les écarts entre les grandes métropoles régionales et les zones périphériques ou rurales sont particulièrement marqués.

Cette vitalité du marché immobilier peut principalement s'expliquer par deux phénomènes. En premier lieu : les taux extrêmement bas des crédits immobiliers, qui poussent les acheteurs à s'endetter et soutiennent mécaniquement la hausse des prix. En avril, les taux sont au plancher sur toutes les durées : 1,09% sur 15 ans, 1,27% sur 20 ans et 1,49% sur 25 ans en moyenne, selon les données de l'observatoire Crédit Logement/CSA. Ces excellentes conditions de crédit s'additionnent à la relative bonne santé de l'économie. Si la croissance ralentit, le taux de chômage, bien que toujours élevé, est tombé à 8,8%, soit un plus bas depuis 10 ans. De quoi inciter davantage de ménages à se projeter sur des investissements de long terme.

Jean Louis Dell'Oro