BFM Immo
Prix immobilier

Les Français plient sous le poids du logement

L'inquiétude va croissant sur le front du logement

L'inquiétude va croissant sur le front du logement - Fotolia

Le niveau élevé des prix et les conditions de logement, qui se dégradent, interpellent de plus en plus les Français. Et pour les ménages, la situation ne va pas en s'améliorant : à l’occasion de la présentation de l’Observatoire du logement Seloger.com/Ifop, un tiers jugent qu’ils sont mieux logés que ne le seront leurs enfants.

Rien ne va plus dans le logement. 43 % des Français ont déclaré « avoir conscience d’une dégradation des conditions de logement ». Les jeunes semblent les plus touchés : 55 % des répondants de 18-24 ans indiquent en être affectés, soit 15 % de plus que l'ensemble de la population. Et la tendance n’est guère à l’optimisme, comme le rapporte l’enquête : « un tiers des Français estiment en effet qu’ils sont actuellement mieux logés que ne le seront leurs enfants ».

1/3 des revenus consacrés au logement

Et pour cause, 55 % des Français ont concédé consacrer au moins un tiers de leurs revenus à leur logement principal ; cette proportion prend par ailleurs 8 points depuis un précédent sondage réalisé fin 2010. Un taux d'effort qui s'avère particulièrement élevé pour les locataires du privé : en effet, selon une récente enquête de l’Insee, 20 % d’entre eux déclarent allouer plus de 40 % de leurs revenus en dépenses de logement.

« A Paris et dans certaines grandes villes, le marché de l’immobilier s’est nettement tendu depuis 20 ans. La hausse des loyers et des prix impacte très fortement les plus jeunes », commente Roland Tripard, président du directoire de Seloger.com. Une tranche d’âge pour qui enfin « l’accès à la propriété est devenu quasiment impossible », tranche le dirigeant.

Moins de vacances, moins de vie de famille...

Malgré tout, les Français se sentent bien chez eux, 92% déclarant « aimer y passer du temps, dont 51 % qui aiment y passer beaucoup de temps ». Ce qui est le signe qu’à mesure que la crise prend de l’ampleur, le foyer devient « plus que jamais une valeur refuge » (au sens propre), fait valoir Seloger.com. D’un autre côté, plus des trois quarts des Français ont fait des concessions, en diminuant leur budget loisir et vacances, mais avouent également que cela s'est traduit par une baisse de confort (55 %), ainsi que par de passer moins de temps en famille.

En conséquence, une majorité des opinions est favorable à une régulation des prix des logements. 58 % d’entre eux aimerait ainsi que ce point apparaisse davantage dans les programmes des candidats à la présidentielle. De même que les politiques en faveur des mal logés (51%) et des politiques visant à favoriser l’accès des jeunes au logement (50%), conclut l'observatoire.

André Figeard