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Prix immobilier

Les primo-accédants tirent le marché

Le marché clermontois va mieux

Le marché clermontois va mieux - dr

Frappé de plein fouet par la crise, l’immobilier de Clermont Ferrand sort doucement de sa torpeur. Les primo-accédants et les investisseurs semblent de retour sur le marché, attirés par la baisse des prix.

Les professionnels de l’immobilier clermontois sont unanimes : le marché va mieux. « Tout se fait encore très progressivement, mais je pense qu’on peut affirmer que le pire est derrière nous », résume Isabelle Mazellier, gérante de l’agence ERA Immobilier de la rue Fontgiève. Le « pire », c’est la contraction aussi forte que soudaine des transactions survenue fin 2008, après six années particulièrement fastes. « On sentait depuis plusieurs mois que les choses tournaient moins bien, mais la cassure a été très nette, se souvient cet autre agent. D’un coup, les acheteurs ont déserté le marché ».

Regain d'activité sur les petites surfaces

Une baisse forte, soudaine, mais aussi durable. Comme dans la plupart des autres villes de France, il aura fallu attendre la fin de l’année 2009 pour que la demande, soutenue par l’ajustement des prix, la baisse des taux d’emprunt et les différentes mesures du plan de relance, montre à nouveau – timidement- le bout de son nez. « Les acheteurs les plus actifs sont incontestablement les primo-accédants », reprend Isabelle Mazellier, qui observe un regain d’activité sur les petites surfaces - « des studios au T3 ». Jean-Michel Chavanon, agent à Aubière et président du GIE Orpi Auvergne, dresse un constat similaire. Selon lui, « on voit de nouveau beaucoup de jeunes couples, à la recherche d’une belle affaire ».

Baisses de prix limitées dans le centre

Les quartiers les plus prisés n’ont pas changé avec la crise : l’hyper centre, entre la place de Jaude et la cathédrale Notre-Dame de l’Assomption, conserve les faveurs des acquéreurs. Tout aussi dynamiques, les abords des universités d’Auvergne (au sud) et Blaise Pascal (à l’est) attirent une clientèle de petits investisseurs, assurés de trouver sans trop de difficultés des locataires parmi les étudiants. En périphérie, les quartiers de Chamalières, à l’ouest, Aubière, Beaumont et Romagnat, au sud, sont également très cotés. Dans ces zones, les baisses de prix sont restées limitées, « de l’ordre de 3 à 5 % en moyenne en 2009 », indique Philippe Bletterie, notaire à Chamalières. Dans les quartiers nord de la ville, moins prisés, l'addition est plus salée, avec des baisses à deux chiffres. En moyenne, les prix ont baisse de 10 % ur les douze derniers mois.

Une maison à 300 000 euros vendue en deux jours

En moyenne, le mètre carré se négociait à 1 500 euros en fin d’année dernière. « On peut monter jusqu’à 2 000 euros, voire 2 500 pour les biens d’exception », reprend Me Bletterie. « Nous venons de signer la vente d’un duplex de 130 m², dans le centre, pour 320 000 euros. Un appartement neuf, avec terrasse et double exposition », confirme Isabelle Mazellier. A Aubière, Jean-Michel Chavanon vient de vendre « en deux jours à peine » une maison à 300 000 euros avec 120 000 euros de travaux. « Ce qui est en bon état se vend bien, reprend Me Bletterie. On a plus de difficultés avec les appartements des années 1960, avec chauffage collectif et sans double vitrage ». Pour ces biens, le bilan est plus dur, avec une baisse « de l’ordre de 20 %, où qu’ils soient situés ».

Emmanuel Salbayre