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Prix immobilier

Les prix de l'immobilier ont baissé de 1% en trois mois, une tendance ?

LPI-SeLoger a publié son dernier baromètre des prix

LPI-SeLoger a publié son dernier baromètre des prix - Bertrand Guay - AFP

Selon le dernier baromètre LPI-SeLoger, les prix des logements anciens en France ont reculé en moyenne de 1% entre juillet et septembre. Une tendance? Non, juste un effet saisonnier amplifié.

Après avoir continué à croître, mais plus doucement, cet été, les prix de l'immobilier dans l'ancien ont reculé de 1% en moyenne entre juin et septembre 2017, par rapport aux trois mois précédents. C’est ce qui ressort du dernier baromètre LPI-SeLoger publié mercredi 25 octobre. Le mètre carré est devenu un peu plus abordable dans près de la moitié des grandes villes étudiées. C'est notamment le cas à Nice (-4,8%), Lille (-2,3%), Rennes (-5,9%) ou encore à Toulouse (-3,4%). Pour rappel, il s’agit là des prix observés lors de la signature du compromis de vente.

Cette baisse s'explique, selon l'étude, par le déclin des prix des maisons (-2,5%) plus soutenu qu'en 2016 à la même époque (-1,2%), alors que ceux des appartements sont restés stables après avoir augmenté rapidement depuis le début de l'été. Cette évolution saisonnière n’inquiète donc pas les spécialistes du secteur.

"Il est habituel à cette période de l’année que le mouvement de progression des prix connaisse un grand ralentissement", nous a confiés Michel Mouillart, professeur d'Économie à l'Université Paris Ouest et auteur de cette étude mensuelle. Toutefois, "ce choc sur les prix est plus important que celui observé au cours des deux dernières années", tempère l’expert.

En effet, sur la période juillet-septembre, les prix avaient reculé de 1,7% en 2014, de 0,8% en 2015 et de 0,1% en 2016. "Pendant deux années consécutives, l’affaiblissement des prix en septembre s’est atténué, mais cette année on repique du nez", analyse Michel Mouillart, selon lequel "ce choc sur les prix est bien en ligne avec l’affaiblissement de la demande".

"Les prix continuent à déraper à Paris"

Voilà donc pour les tendances de prix observées sur les trois derniers mois. En revanche, en rythme annuel, la hausse est encore marquée compte tenu de la pression de la demande qui n'a fait que se renforcer depuis plus d'un an, souligne LPI-SeLoger. Et si parmi les grandes villes françaises, elle est le plus souvent inférieure à 5%, la variation est bien plus importante dans certaines métropoles comme Bordeaux, où les prix frôlent désormais les 4300 euros en moyenne (+12,4% sur un an).

L'escalade a même tendance à s'amplifier sur Paris (+8,1%). Dans la capitale, le mètre carré se négocie en moyenne autour des 9200 euros, mais dépasse maintenant les 9000 euros dans douze arrondissements. Et dans les 4ème, 6ème, 12ème et 18ème, la hausse est supérieure à 10%. "Les prix continuent à déraper à Paris, même les arrondissements situés au nord-est de la capitale rentrent dans le bal", constate Michel Mouillart.

Mais le cas parisien est particulier. "Il y a une forme d’irrationalité qui correspond bien à la capitale sur laquelle on a vu revenir des acheteurs étrangers", explique l’auteur de l’étude. Jusqu’où les prix vont-ils monter? Difficile de le prédire. En tout cas, dans les autres grandes villes de France, "la hausse n’est pas en train de se calmer. En revanche, la demande commence à fléchir. Car les candidats à l’acquisition n’ont plus la capacité pour suivre", conclut Michel Mouillart. Et ce malgré des conditions de crédit qui restent attractives.

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Julien Mouret