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"Les prix de l'immobilier ont une marge de baisse de 10 %"

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Marc Touati, directeur de la recherche économique et financière de Global Equities, analyse pour LaVieImmo.com la hausse des prix de l’immobilier observée au troisième trimestre par les Notaires.

L’économiste met en garde contre les conclusions hâtives et maintient sa prévision d’une reprise au second semestre 2010… sous réserve d’un non emballement des taux d’emprunt.

LaVieImmo.com : Le marché de l’immobilier s’est-il retourné plus vite que prévu ?

Marc Touati : Attention à ne pas extrapoler les derniers chiffres des Notaires ! Le début du mouvement de baisse des prix et le repli des taux d’emprunt ont partiellement resolvabilisé la demande de logements, qui a fortement augmenté au troisième trimestre. Ce regain d’intérêt a soutenu les prix, en légère hausse sur trois mois. En ce sens, on peut dire que le pire a bien été évité, mais il serait prématuré d’aller plus loin. Car si la confiance des ménages est bien orientée, la situation reste fragile, la hausse du chômage compromettant les chances de rebond du marché.

LaVieImmo.com : Vous estimez donc que la baisse des prix va reprendre ?

Marc Touati : Certainement. La marge est même conséquente puisque les prix devraient baisser d’environ 10 % supplémentaires. Le mouvement va se poursuivre encore quelques mois, vraisemblablement jusqu’à l’automne de l’année prochaine. La bonne nouvelle, c’est que contrairement à ce qui s’était passé pendant la crise des années 1990, la demande existe, même si elle ne s’exprime pas encore pleinement.

LaVieImmo.com : En juin, vous insistiez sur le fait qu’une remontée des taux d’emprunt compromettrait la reprise du marché. Le risque est-il toujours présent ?

Marc Touati : Il s’agit même du risque numéro un. La peur de l’inflation devrait inciter la Banque centrale européenne (BCE) à relever son taux de refinancement dans quelques mois, au printemps 2010 au plus tard. Une hausse trop forte ou trop rapide, que les banques ne manqueraient pas de répercuter dans leurs conditions d’octroi, pèserait sur la demande et retarderait le redémarrage du marché.

Propos recueillis par Emmanuel Salbayre

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