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Les prix de l'immobilier pourraient chuter de 40 % d'ici 10 ans

Un immobilier en fin de course, après éclatement de la bulle ?

Un immobilier en fin de course, après éclatement de la bulle ? - Fotolia

Après avoir soutenu l’hypothèse d’une bulle immobilière en France, dont le « paroxysme » a été atteint l’année dernière, le cabinet PrimeView livre ses prévisions d’une baisse des prix entre 30 et 40 % dans les 5 à 10 ans.

Est-ce la fin de « l’exception française », qui a permis de maintenir les prix de l’immobilier à un haut niveau dans l’hexagone contrairement au mouvement général observé en Europe ? C’est ce que privilégient les stratégistes Pierre Sabatier et Jean-Luc Buchalet de chez PrimeView, dans le dernier volet d’une étude en trois parties consacrée à l’immobilier, sur le site primeview.fr. Ils prévoient ni plus ni moins que la baisse des prix devrait se situer « entre -30% et -40% au cours des 5 à 10 prochaines années ».

« Une correction forte, durable et généralisée »

PrimeView pense aujourd’hui que le marché est sur la pente d’ « une correction forte, durable et généralisée ». Et ce, après la disparition d’un certain nombre de leviers ayant soutenu « une bulle de valorisation de très grande ampleur, ayant sans doute atteint son paroxysme au cours de l’été 2011 ». Ce qui s'observe sur le front du crédit, avec la diminution progressive de l'apport personnel, la hausse des taux ainsi que de la baisse de la durée des emprunt. Tout comme plus généralement « la disparition progressive du soutien inconditionnel du secteur par l’Etat ». Dans sa dernière étude en date, l’expert faisait aussi part de l’étroit lien entre la bonne tenue de l’immobilier et un « profil démographique porteur » ; profil qui ne l’est plus aujourd’hui avec le vieillissement de la population et, partant, avec la diminution relative des actifs et donc d’acheteurs potentiels.

« Incrédulité et déni  » face à la bulle

Fervent défenseur de la théorie d’une « bulle gigantesque en France », Primeview avait jugé que depuis 1998 la flambée des prix de 161 % sur le marché français ne pouvait s’expliquer ni par « l’inflation générale des biens et services », ni par « l’augmentation du revenu disponible des ménages ». Si la théorie est loin de rassembler économistes et observateurs, ceux-ci font « aujourd’hui au début de son dégonflement (…) preuve d’un mélange d’incrédulité et de déni face au mouvement baissier qui se dessine », tacle Primeview.

Des prévisions plus ou moins partagées

Quoi qu’il en soit, et si le sujet divise, les perspectives baissières sont pour le moins partagées. De son côté, Standard & Poor’s a estimé dans une étude que les prix pourraient se replier en cumulé de 15 % d'ici la fin 2013. Un scénario réaffirmé par l'agence de notation dans une étude publiée mardi, précisant que la production de crédit pourrait baisser de 30 % d’ici la seule la fin de l’année.

Dans le plus court terme, et concernant le seul marché parisien, les Notaires franciliens ont fait part hier de prévisions de baisse de 3,4 % en quelques mois, entre les 8 380 euros le mètre carré moyen atteints au mois de novembre et les 8 100 euros qui devraient être constatés en juin. Un mouvement qui est déjà là, puisqu'ils ont annoncé pour les seuls mois de novembre et février une contraction de 1 %.

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Léo Monégier