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Prix immobilier

Les prix immobiliers ne grimpent plus à Bordeaux mais flambent à Paris et Lyon

Le prix au m2 a atteint 4.050 euros à Bordeaux

Le prix au m2 a atteint 4.050 euros à Bordeaux - AFP

L'euphorie qui avait gagné les acheteurs dans la capitale de la région Nouvelle-Aquitaine est retombée. Les prix ne progressent plus et les budgets des acquéreurs sont en berne. A Paris et Lyon en revanche, les prix s'envolent.

Plus que jamais, le marché de l'immobilier tourne à plusieurs vitesses. La fièvre qui s'était emparée des acheteurs à Bordeaux est ainsi derrière nous. Alors que la progression des prix avait atteint jusqu'à 17% en 2017 (un record dans les grandes villes), le marché bordelais se stabilise désormais. Sur les cinq premiers mois de l'année, le prix du mètre carré recule même très légèrement par rapport à la même période de l'an dernier (-0,1%), selon les données dévoilées ce mardi par le réseau Guy Hoquet. Un plafond semble donc avoir été atteint pour les acheteurs, avec un m2 se négociant tout de même à 4.050 euros en moyenne. Autre signe de ralentissement, les budgets moyens se réduisent malgré la baisse des taux. Les acquéreurs bordelais ont investi en moyenne 297.270 euros par transaction de janvier à mai, un montant en baisse de 3,3% sur un an. Une somme qui leur permet de s'offrir 73,4 m2 actuellement.

Si à Bordeaux l'euphorie s'est calmée, d'autres villes ont repris le flambeau. C'est le cas par exemple de Lyon, qui avait été distancée par la perle de l'Aquitaine en 2017 malgré une attractivité économique historiquement plus importante. Les prix ont bondi de 8% sur un an et, à 3.950 euros le m2, ils devraient rattraper rapidement ceux de Bordeaux. Le budget moyen y progresse également pour atteindre 270.180 euros (+12,7% sur un an, ce qui représente 68,4 m2), là encore à quelques encablures de ce qu’on observe à Bordeaux.

La barre des 10.000 euros le m2 en vue à Paris

Paris de son côté joue dans une autre ligue. La capitale devrait exploser la barre des 10.000 euros le m2 avant la fin de l'année, selon les prévisions de Fabrice Abraham, directeur général de Guy Hoquet. De janvier à mai, le prix des appartements parisiens a grimpé de 6,8% par rapport à la même période de 2017. Un mètre carré vaut aujourd'hui 9.510 euros, soit deux fois plus qu'à Bordeaux ou Lyon.

Les acheteurs peinent à suivre puisque leur budget moyen progresse moins vite (+5% à 473.598 euros) que les prix. La surface moyenne achetée plafonne alors à 49,8 m2. Dans ce marché tendu, les délais de vente sont toujours plus courts et passent à 61 jours en moyenne (soit trois jours de moins qu'il y a un an). "Et encore, c'est une moyenne qui prend tous les biens, y compris ceux qui ont le plus de mal à se vendre comme les rez-de-chaussée exposés plein nord et surestimé de 30%. Lorsqu'un appartement est à son prix et qu'il correspond à la demande, il se vend en moins de sept jours à Paris", explique Fabrice Abraham.

Un marché raisonnable en dehors des grandes villes

Comme traditionnellement, la ville lumière tire le reste de la région. En Ile-de-France, les prix augmentent en moyenne de 2,2%, avec un m2 se négociant à 3.501 euros. Cependant, avec un budget stable, les acquéreurs franciliens sont contraints de revoir leurs prétentions à la baisse et de viser des logements plus petits. La surface moyenne achetée recule ainsi de 2,4 m2 pour s'élever à 79,4 m2.

En dehors de ces grandes agglomérations et de la région parisienne, le marché est beaucoup plus calme. En province, les prix sont stables (+0,7% à 1.923 euros) et, plus globalement au niveau national, le mètre carré progresse faiblement (+1,2% sur un an sur l'ensemble du territoire à 2.545 euros le m2). Petite surprise, le réseau Guy Hoquet enregistre des ventes en hausse de 4,2% sur les cinq premiers mois de l'année. Le nombre de crédits accordés depuis le début de l'année est pourtant en baisse. Comment expliquer ce paradoxe ? Par le décalage de trois mois entre la signature des compromis de vente et le déblocage des fonds après la signature de l'acte authentique devant le notaire. Dit autrement, le marché serait donc loin de s'écrouler mais cela ne devrait se traduire dans les chiffres des notaires et des banques que d'ici quelques mois.

Jean-Louis Dell'Oro

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