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Prix immobilier

Les ventes immobilières ont chuté de 90% avec le confinement en région parisienne

Les prix progressent

Les prix progressent - Joel Saget - AFP

Ces 4 dernières semaines, et par rapport à ce qui était observé depuis le début de l’année 2020, le volume d’avant-contrats signés et reçus en moyenne chaque semaine par les notaires pour l’Ile-de- France a reculé de 90%. Mais les prix, eux, continuent de progresser pour l'instant.

Avant la crise, l’immobilier en Ile-de-France se portait bien. Dans un communiqué, les notaires du Grand Paris montrent que 38.800 ventes de logements anciens ont été enregistrées en Ile-de-France de décembre 2019 à février 2020, soit un niveau quasi stable (-2%) par rapport à la même période il y a un an. Le repli est un peu plus marqué pour les maisons (-4%) que pour les appartements (-1%). Les ventes d’appartements ont reculé de 9% dans Paris, mais ont gagné 8% en Grande Couronne. Pendant cette période, les volumes de ventes restaient en hausse de 7% par rapport à la moyenne de ces 10 dernières années, précisent les notaires.

Du côté des prix, même tendance. Les derniers prix de vente calculés en février 2020 montraient une hausse annuelle des prix des logements anciens de 4,9% en Ile-de-France. Les augmentations sont restées plus fortes pour les appartements (+6,4%) que pour les maisons (+1.5%). Dans Paris, le prix au mètre carré a atteint 10.370 euros en février, en hausse annuelle de 7,3%.

Coup d’arrêt lié aux mesures de confinement

Mais les notaires ont aussi tenté d’avoir une tendance pour cette période de confinement. “Les prochaines statistiques de ventes des notaires du Grand Paris, qui seront diffusées le 28 mai prochain sur le 1er trimestre 2020 intégreront, au moins pour la dernière quinzaine du mois de mars, le coup d’arrêt lié aux mesures de confinement”. En attendant, ils ont comparé semaine après semaine les actes (ventes et avant-contrats) effectivement signés dans leurs bases immobilières, sans redressement, avant et après la mise en place des mesures de confinement.

Avec toutes les précautions méthodologiques d'usage, les notaires constatent que “ces indicateurs confirment le coup d’arrêt brutal de l’activité immobilière annoncé par tous les observateurs et ce dès la semaine du 23 mars. Ce dernier s’est ensuite prolongé depuis. Ces 4 dernières semaines, et par rapport à ce qui était observé depuis le début de l’année 2020, le volume d’avant-contrats signés et reçus en moyenne chaque semaine pour l’Ile-de-France a reculé de 90%”.

Des prix en hausse?

Ils précisent que “le volume d’actes de ventes définitifs a un peu mieux résisté (il reculerait d’environ 80%) ce qui est cohérent car la vente intègre de nombreux éléments déjà présents dans l’avant-contrat. Il a donc sans doute été plus facile d’achever un processus déjà très largement mis en oeuvre. Il est également à souhaiter que les mesures légales visant à fluidifier l’activité (acte notarié à distance par exemple) permettent une régularisation des dossiers en cours chez les notaires”.

Pour les prix, les projections de prix réalisées sur les avant-contrats pour juin 2020 intègrent les signatures réalisées dans la 2ème quinzaine de mars. “Mais là encore, aucune évolution n ‘est observable et la prolongation des tendances observée en 2019 d’ici le mois de juin reste la règle”, affirment les notaires.

Dans Paris, les Notaires estiment que le prix au mètre carré de vente approcherait 10.700 euros en juin 2020, en hausse annuelle de 8%. “On attend également une hausse de prix encore forte pour les appartements en Petite Couronne (+6,7%). Comme annoncé précédemment, et après une très longue phase de stagnation des prix, la Grande Couronne connaîtrait, au moins ponctuellement, des hausses de prix d’environ 6%, assez proches de celles du coeur de l’agglomération”. Il faudra attendre encore plusieurs mois cependant pour voir si cette tendance se confirme pour le marché immobilier.

Diane Lacaze