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Location : Le bakchich a la vie dure

Pour obtenir une location, certains candidats n'hésitent pas à payer le prix fort

Pour obtenir une location, certains candidats n'hésitent pas à payer le prix fort - Fotolia

Le dessous-de-table pour décrocher une location est loin d’être une pratique du passé, comme en témoigne une enquête du Parisien-Aujourd’hui en France. Un agissement particulièrement tentant dans la capitale, où existent 20 demandes pour un seul bien, explique le quotidien.

Faire en sorte que son dossier soit prioritaire a hélas souvent un prix, à Paris : que ce soit à la demande du professionnel ou à l’initiative du candidat à la location lui-même, le dessous-de-table perdure. Surtout dans les zones à forte tension, comme en Ile-de-France. Bernard Lacharme, secrétaire général du Haut Comité pour le logement des personnes défavorisées, explique au Parisien que « des associations de locataires nous ont signalé de telles pratiques ». Ces petits arrangements se font bien entendu dans l’ombre, ce qui rend donc impossible tout chiffrage.

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Après avoir effectué un test sur le terrain, le journal constate que « oui, les tentatives de corruption existent ». Ce qui ne doit pas éclipser une large part de professionnels honnêtes ; à l’instar de cet agent immobilier, qui répond par SMS à l’évocation d’un bakchich : « Nous étudierons l’ensemble des dossiers avec la même impartialité. Le fait de doubler les honoraires s’appelle de la corruption, et nous ne pratiquons pas cela ».

« Cela se fait plus souvent qu’on ne le croit »

Mais dans un enregistrement mis en ligne sur le site du Parisien.fr, on entend un agent immobilier proposer à deux journalistes, qui se sont fait passer pour un couple intéressé par une location en région parisienne à 880 euros par mois, le versement de 900 euros en sus pour dépasser deux autres dossiers : l'un « moyen » et l'autre « bon »…

D’autres vont jusqu’à demander le versement d’une somme alors qu’ils savent déjà que le dossier sera choisi, comme l’explique au Parisien un agent immobilier sous couvert d’anonymat. « Cela se fait plus souvent qu’on ne le croit. La faute au marché de l’immobilier », rapporte un autre.

René Pallincourt, président de la Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim), explique à LaVieImmo.com ne pas avoir « eu connaissance de cette pratique au niveau de la fédération. Nous traitons toutes les réclamations de nos clients, et aucun n'a dénoncé ce type de faits ». Mais le responsable de concéder que ce silence pourrait s'expliquer par le fait que « dans la corruption, il y a deux coupables : le corrompu et le corrupteur». Quoi qu'il en soit, la fédération milite pour une professionnalisation de la filière et une « réforme pour pouvoir sanctionner ce type d'abus ».

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Léo Monégier