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L'immobilier : plus une affaire de raison que de passion ?

L'immobilier : plus une affaire de raison que de passion ? - dr

Les Français sont plus sédentaires qu’avant, mais pas forcément par choix... C’est ce que révèle l’enquête réalisée par l’agence Ipsos pour le réseau immobilier Orpi à la veille de l'ouverture du Salon national de l’immobilier, jeudi, à Paris.

L’étude*, dont quelques éléments étaient dévoilés hier en avant-première, est publiée aujourd’hui dans son intégralité. Elle montre notamment que les Français, propriétaires comme locataires, occupent en moyenne leur logement actuel depuis douze ans. En janvier 2007, un premier pointage déjà réalisé pour le compte d’Orpi évaluait à 7 ans la durée moyenne de détention d’un bien immobilier par son propriétaire. « Certes, les deux études ne portent pas exactement sur la même chose, mais le fait d’avoir incorporé les locataires ne peut pas expliquer à lui seul un allongement aussi net de la durée de détention des biens », estime Bernard Cadeau, président du réseau Orpi. Selon lui, « l’étude est une illustration du fait que les Français ont une réelle difficulté à se loger : quand on ne trouve pas de nouveau logement, on reste là où on est », ajoute-t-il.

Contraintes

L'enquête montre d’ailleurs qu’à une large majorité (67 %), les sondés reconnaissent que le choix de leur logement a d’abord été « lié à des contraintes », de prix et de localisation, notamment, plutôt qu’à un véritable coup de cœur. Ces « contraintes » sont plus durement ressentie par les jeunes (77 % des sondés de 18 à 29 ans disent avoir choisi leur lieu de résidence par défaut), mais restent prégnantes pour les « seniors », au pouvoir d’achat immobilier pourtant réputé plus important. Ainsi que 36 % à peine des 50 – 64 ans et 39 % des 65 ans et plus ont choisi leur logement parce qu’il les avait « séduits », indique Orpi.

Autre illustration des difficultés à se loger, 38 % des personnes interrogées dans le cadre de l’enquête trouvent que leur logement est trop petit. Une proportion qui a bien évidemment tendance à se réduire à mesure que le niveau de revenu des ménages augmente : de 46 % pour les plus modestes (1 250 euros nets mensuels) à 31 % pour les plus aisés (plus de 3 000 euros). Les revenus intermédiaires (de 1 2 51 à 2 000 euros et de 2 001 à 3 000 euros nets par mois) sont plus proches de la moyenne (36 % pour les deux catégories). Plus surprenant : l’étude montre que ceux qui rêvent de plus d'espace souhaiteraient déménager pour un logement plus grand en moyenne de... 41 mètres carrés en moyenne. Ça ne coûte rien de rêver…

*Les Français et l'accès à la propriété. Sondage réalisé sur un échantillon représentatif de la population française composée de 1 021 personnes âgées de 18 ans et plus. Echantillon interrogé par Internet du 3 au 10 mars 2011.

Emmanuel Salbayre