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Logement social : Faut-il aller plus loin ?

Des logements sociaux à divers degrés

Des logements sociaux à divers degrés - dr

Le projet de loi destiné à durcir la loi SRU prévoit de porter de 20 à 25 % le taux de logements sociaux les communes de plus de 3 500 habitants. Si les associations estiment que la mesure va dans le bon sens, pour certains, il faut faire davantage pour rendre le logement social « vraiment » social.

Au fait : c’est quoi un HLM ? Les logements sociaux se répartissent en plusieurs catégories, du plus au moins social, et leurs occupants sont logés en fonction de plafonds de ressources. La construction de logements sociaux est financée en fonction de différents prêts accordés aux organismes HLM : les PLAI (prêts locatifs aidés d’intégration), pour les ménages les plus modestes, les PLUS (prêts locatifs à usage social), qui sont les plus répandus, et les PLS (prêt locatifs sociaux), destinés à des ménages « dont les revenus peuvent aller jusqu’à 130 % des plafonds PLUS », selon l’Union sociale de l’habitat (USH).

Un logement social sur trois destiné aux moins défavorisés

Si le projet de loi promet de rehausser la part de HLM dans les communes, il ne dit rien en revanche sur ceux qui composent son parc. Or, « sur 110 000 logements sociaux bâtis en 2011, un tiers sont des PLS. C’est déjà trop, beaucoup trop », expliquait hier Christophe Robert, sociologue et délégué général adjoint de la Fondation Abbé Pierre, dans un entretien à Libération. Pour rappel, selon les chiffres de la Direction de l’habitat, de l’urbanisme et des paysages (DHUP), en 2011, 40 900 PLS ont été octroyés, contre 75 000 PLAI/PLUS.

« Tromperie sur la marchandise »

Le problème, c'est qu' « une bonne partie de la hausse du financement des logements sociaux se fait avec les PLS. Il y a donc une forme de tromperie sur la marchandise », précise aujourd'hui Christophe Robert à LaVieImmo.com. « L'effort supplémentaire à fournir dans le logement social ne doit pas être dans le PLS», estime-t-il. Pour autant, le sociologue ne souhaite pas voir disparaître cette catégorie de prêts : « on a besoin de logements intermédiaires, les écarts sont tels avec le marché libre qu’ils sont nécessaires ».

Le collectif Jeudi Noir va plus loin : dans un communiqué, il souhaite la « limitation voire l’interdiction des faux logements sociaux dits « PLS », pour que les logements construits soient réellement sociaux, et non pas destinés à des classes moyennes aisées ». De l’autre côté, le collectif qui lutte contre le mal logement demande un « quota minimum de logements très sociaux dits « PLAI » à atteindre »...

Léo Monégier