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Meublé touristique : deuxième opération coup de poing à Paris

Le meublé touristique dans le collimateur de la municipalité parisienne

Le meublé touristique dans le collimateur de la municipalité parisienne - dr

La municipalité a lancé une nouvelle offensive, la deuxième en six mois, contre les locations touristiques de courte durée à Paris. Une pratique accusée de perturber particulièrement le marché dans les arrondissements centraux de la capitale.

Dur réveil mardi pour certains touristes étrangers à Paris. La mairie est partie hier matin à la chasse aux "professionnels" de la location de meublés type AirBnb, afin de vérifier que les propriétaires de ces appartements remplissent bien toutes leurs obligations légales, a rapporté France Bleu.

Une deuxième opération coup de poing de ce type en un an, qui vise cette fois les très prisés Ier et VIe arrondissements de la capitale, après les IIIe et IVe. Des équipes d'agents de la ville sont chargés de contrôler les biens qu'ils soupçonnent d'être loués uniquement à des touristes, à la nuit ou à la semaine, sans autorisation.

Car la location de ces meublés est très encadrée. Si un particulier loue sa résidence principale, il ne peut pas la proposer plus de 120 jours par an. S'il veut la louer plus longtemps, le logement - qui n'est plus résidence principale - est alors considéré comme une activité économique. Le propriétaire devra alors "compenser" en offrant à la location traditionnelle une surface équivalente, dans le même arrondissement.

Un tiers du marché hors des clous

L'objectif n'est pas de s'en prendre à des "propriétaires qui louent leur appartement une ou deux semaines par an quand ils partent en vacances", explique à la presse Ian Brossat, adjoint au logement de la maire PS de Paris Anne Hidalgo.

"Il s'agit de cibler les professionnels qui louent illégalement leur logement à l'année, et qui souvent achètent un appartement avec l'intention, depuis le départ, de le transformer en meublé touristique", ajoute l'adjoint.

Selon les estimations de l'Ahtop, une association des acteurs du tourisme professionnel et Airbnb, entre 15.000 et 20.000 meublés touristiques seraient illégaux à Paris, soit près d'un tiers du marché des plateformes Internet. A l'inverse, la ville ne compte que 700 meublés effectivement déclarés tandis que, d'après les informations de Direct Matin, environ 900 dossiers sont en cours d'instruction.

Pour inciter davantage ces bailleurs à se mettre en conformité, la municipalité projette de renforcer son équipe de contrôleurs spécialisés qui passera de 15 à 20 agents. Mais également de durcir les sanctions. Actuellement, les propriétaires indélicats risquent une amende de 25.000 euros par appartement. Une somme qui pourrait monter jusqu'à 100.000 euros.

"Si nous voulons faire peur, la sanction doit être lourde", appuie au quotidien Ian Brossat, adjoint PCF à la maire de Paris en charge du logement. Une forme de coopération internationale avec d'autres villes touristiques, comme Madrid, Barcelone ou New York, pourrait également voir le jour. Pour "construire un rapport de force efficace", conclut Ian Brossat.

Avec AFP

Léo Monégier