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Prix immobilier

Nette reprise de l'immobilier rennais

Maison à colombages, dans le centre de Rennes

Maison à colombages, dans le centre de Rennes - dr

Les professionnels de l’immobilier rennais sont confiants. A quelques jours des premiers bilans semestriels, le redémarrage du marché amorcé au dernier trimestre 2009 se confirme, entre reprise des transactions et stabilisation des prix.

Dynamisme économique et attrait démographique semblent avoir sauvé Rennes de la sinistrose immobilière. Après le coup d’arrêt de la fin 2008, « l’activité est doucement repartie tout au long de 2009, pour retrouver un certain dynamisme au dernier trimestre », commentait Gaël le Lay, président de la Chambre des Notaires d’Île et Vilaine, en préambule d’une note de conjoncture publiée au printemps. « Le marché se rééquilibre, les baisses significatives de prix [de l’ordre de 10 à 15 % en moyenne, NDLR] ayant eu pour conséquence de relancer les volumes de ventes ».

Sursaut significatif des ventes

Les dernières semaines ont conforté ce sentiment optimiste, et les professionnels rennais poussent aujourd’hui un soupir de soulagement. « On n’a pas encore renoué avec les volumes de transactions des années 2005-2006, mais le sursaut observé depuis la rentrée 2009 est très significatif, de l’ordre de 25 % intra-muros », confirme Gwénaël Faruel, directeur de l'agence Century 21 de Rennes. Comme souvent, ce rebond s’observe surtout sur le segment des appartements et maisons de petite taille, les agences ayant encore du mal à écouler les grandes surfaces. « Jusqu’à quatre pièces, les logements se vendent sans difficulté dès lors qu’ils sont proposés au prix de marché », indique Olivier Colet, directeur des ventes du groupe immobilier Giboire. Au-delà, ça devient un peu plus sportif, les acheteurs ne sont pas prêts à acheter à n’importe quel prix »

Un « marché de choix »

Sans surprise, ce « juste-prix » varie assez nettement d’un quartier à l’autre, entre les 3 000 euros du mètre carré du centre (Thabor, Sévigné, notamment) et les 1 700 euros du secteur sud, plus populaire, en passant par les 2 000 – 2 500 euros des quartiers Jeanne d’Arc ou Sainte-Thérèse.

Au-delà du classement par zones, forcément caricatural, Benoît Gouband, responsable d’une agence La Française Immobilier (LFI) à Sainte-Thérèse, insiste sur les différences liées aux caractéristiques de chaque bien. « Outre la situation géographique, les acheteurs font de plus en plus attention aux caractéristiques techniques des biens qu’ils visitent ». Ainsi, les logements des années 1950 à 1970 supportent mal la comparaison avec les immeubles construits plus récemment, depuis une vingtaine d’années, forcément mieux insonorisés et isolés. « Les constructions moins performantes ou pas rénovées trouvent preneur, mais elles ont connu des ajustements plus forts que la moyenne, de 20, voire 30 % dans les cas les plus flagrants », reprend Benoît Gouband. Olivier Colet, du groupe Giboire, dresse un constat similaire et qualifie Rennes de « marché de choix ». Ce choix, on le retrouve également sur le marché locatif. Avec une différence de taille. « Autant le vendeur d’un appartements non rénové ou vieillissant trouvera un acheteur s’il accepte de jouer le jeu en matière de prix, autant le bailleur est assuré de rester sur le carreau s’il refuse de faire les travaux de rénovation nécessaires », reprend Olivier Gwénaël Faruel, de Century 21.

Attractivité

S’ils prennent garde à ne pas le crier trop forts, les professionnels de l’immobilier rennais comptent un allié de choix, l’attractivité de la ville, qui accueille chaque année quelque 6 000 nouveaux habitants. Dans une étude de 2009, l’Insee estime que la population de Rennes devrait croître d’au moins 24 % d’ici à 2030. « L’agglomération rennaise est dynamique, les besoins en logements demeurent, conclut Gaël Le Lay. La reprise de l’activité devrait se confirmer ».

Emmanuel Salbayre