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Prix immobilier

"Ni hausse ni baisse, l’heure est à la segmentation du marché immobilier"

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Century 21 a récemment dressé le bilan du marché immobilier français au premier semestre 2008.

Hervé Blery, directeur général du réseau, revient en détail pour Lavieimmo.com sur quelques unes des caractéristiques d'un marché « en peau de léopard ».

Lavieimmo.com : Comment décririez-vous le marché immobilier en ce début de second semestre ?

Hervé Blery : Les chiffres des six premiers mois de l'année ne font que confirmer ce que l’on sait déjà depuis un an : le marché immobilier est entré dans une phase d’ajustement. En moyenne nationale, les prix au m² se sont stabilisés, en hausse d’un peu plus de 2% dans l’individuel et en léger repli dans le collectif. Voilà pour la tendance générale. Seulement si on creuse un petit peu l’analyse, on se rend rapidement compte qu’une moyenne nationale des prix n’a pas beaucoup de valeur. Le principal enseignement des six à douze derniers mois, c’est qu’il n’y a pas un mais une multitude de marchés immobiliers en France, et qu’il existe entre ces différents marchés d’importantes disparités, notamment en termes d’évolution des prix.

Lavieimmo.com : Ces différents marchés sont-ils des marchés régionaux ?

Hervé Blery : En partie. L’étude des transactions réalisées au premier semestre 2008 par les agences du réseau Century 21 fait ainsi apparaître des ajustements fortement haussiers en Lorraine (+9.2%) ou en Nord-Picardie (+5.8%), en même temps que des baisses marquées des prix dans les Pays de Loire (-6.4%) ou le Limousin (-7.6%). Mais à l’intérieur de ces régions, on note d’importantes disparités entre le centre des agglomérations, où les prix résistent quand ils ne continuent pas de progresser, et les zones périphériques, où la baisse est bien enclenchée et dépasse parfois 10%. Le mouvement de repli est d’autant plus marqué que les banlieues sont éloignées du centre-ville. Disparités enfin, à l’intérieur d’une même zone géographique, entre les différents types de logements – individuel / collectif, haut de gamme / standard… Dans un tel contexte, prédire une baisse des prix de l’immobilier aurait aussi peu de sens qu’anticiper une poursuite de la hausse. L’heure n’est plus aux variations uniformes mais à la segmentation du marché.

Lavieimmo.com : Quelles sont vos prévisions pour les mois à venir ?

Hervé Blery : En moyenne nationale, nous n’anticipons aucun changement notable. Les prix devraient rester stables ou baisser légèrement sur l’ensemble de l’année, d’environ 2% au maximum. Les disparités inter et intra régionales vont perdurer, probablement s’exacerber, l’ampleur des ajustements dépendant de l’évolution des conditions de crédit et du niveau de solvabilité des ménages. Dans certaines zones, principalement à l’extérieur des villes, on pourrait observer une accélération très nette du mouvement de repli si la hausse des taux d’intérêts se poursuivait sur plusieurs mois. Mais attention, je ne suis pas en train de prédire un krach ! Il ne faut pas oublier que les prix ont pris en moyenne 150% en l’espace de quelques années, alors même si on peut imaginer des baisses de 15 à 20% dans certaines régions, l’acquis de croissance restera significatif.

Propos recueillis par Emmanuel Salbayre

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