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Prix immobilier

Non, les Parisiens n'ont pas (encore) racheté Bordeaux

Les prix à Bordeaux continuent de flamber

Les prix à Bordeaux continuent de flamber - AFP

La flambée des prix est davantage liée à l'attractivité de la capitale de la région Nouvelle-Aquitaine qu’à l'arrivée massive des Parisiens parmi les acheteurs.

Les prix de l'immobilier explosent toujours à Bordeaux. Au premier trimestre, le prix au m2 médian (50% des ventes ont été réalisées à un tarif supérieur, 50% en-dessous) a bondi de 17,9% sur un an. Le mètre carré se négocie ainsi à 4120 euros dans la perle de l'Aquitaine, qui distance Lyon (3790 euros le m2) et s'installe solidement à la 2e place des grandes villes les plus chères de France. Mais, si l'engouement des Parisiens est réel pour la capitale de Nouvelle-Aquitaine, ils sont très loin de représenter l'essentiel de la demande, selon la dernière note de conjoncture immobilière de l’association des notaires de France publiée en juillet.

En 2017, les Franciliens ont représenté 7% des acheteurs pour les appartements dans l'ancien à Bordeaux, selon la dernière note de conjoncture des notaires publiée en juillet. L'ouverture de la ligne à grande vitesse (LGV) en juillet 2017, qui permet de relier Bordeaux à Paris en 2 heures, a certes renforcé l'attractivité de la ville. Néanmoins, "les Franciliens sont présents à Bordeaux dans les mêmes proportions que dans d’autres grandes villes de France, sans doute dans le cadre d’investissements locatifs Pinel", estiment les notaires.

De fait, la proportion d'acquéreurs parisiens, après avoir été stable entre 2006 et 2013 (à 6% sauf pendant la crise en 2009), a ensuite progressé pour atteindre un pic de 8% en 2015 avant de retomber à 7% depuis. On ne sait pas en revanche quelle est la part d'anciens franciliens qui ont déposé leurs bagages à Bordeaux, que ce soit en tant que locataires ou en tant que propriétaires.

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Ville préférée des cadres parisiens

"Le facteur d’évolution de la hausse des prix ces dernières années est à rechercher dans la très dynamique politique de la ville. Il n’est donc pas réaliste de laisser entendre que les Franciliens seraient responsables de la flambée des prix", concluent ainsi les notaires. D'ailleurs, la démographie bordelaise est particulièrement dynamique, avec une population qui a progressé de 4,4% entre 2010 et 2015, majoritairement grâce aux naissances, selon les dernières données de l'Insee.

Dans une étude de Cadremploi publiée à l'été 2017, pas moins de 56% des cadres franciliens interrogés se disaient en tout cas prêts à toucher un salaire moins important pour quitter Paris ou la région parisienne et s'installer en province. Et la ville qui faisait le plus rêver les Parisiens était Bordeaux. 58% des personnes sondées indiquaient qu'il s'agissait d'une ville où elles souhaiteraient vivre et travailler. Signe qu'entre le désir et la réalité, il y a souvent un gouffre.

Jean Louis Dell'Oro