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Prix immobilier

Pas de reprise franche avant 2011

Les prix baisseront de 3 % dans l'ancien

Les prix baisseront de 3 % dans l'ancien - dr

L’ajustement n’est pas terminé. Selon la direction des études économiques du Crédit Agricole, l’immobilier français connaîtra en 2010 une reprise graduelle, avec « une faible hausse des ventes » et « une légère baisse des prix ».

Le pire n’a pas eu lieu. « En dépit de l’ampleur exceptionnelle de la crise économique et financière », le marché résidentiel français ne s’est pas effondré en 2009. Il a même fait preuve d’« une certaine résistance », observe Olivier Eluère, économiste au Crédit Agricole, dans sa dernière note de conjoncture. En chiffres, les ventes de logements anciens ont bien baissé de 18 % sur l’ensemble de l’exercice, mais le redressement observé depuis l’automne laisse penser que « la chute est enrayée ». Quant aux transactions dans le neuf, soutenues par le dispositif Scellier, elles ont progressé de 25 % au cours des douze derniers mois. Le constat prend des airs de victoire pour le spécialiste de l’immobilier, qui n’a cessé de rappeler, dès le début de la crise, que les fondamentaux du marché français, « plutôt rassurants », le mettaient à l’abri d’un effondrement à l’anglo-saxonne.

Reprise artificielle

Pourtant, « si le pessimisme de certains experts au début de la crise était excessif, l’optimisme qui prévaut actuellement chez d’autres l’est tout autant », estime Olivier Eluère. Selon lui, « la reprise observée en 2009 est en partie artificielle », et il serait prématuré de conclure au redémarrage du marché. Le segment neuf doit avant tout son salut à l’engouement des investisseurs pour le Scellier, tandis que la résistance des prix, « dans l’ancien comme dans le neuf […], s’explique par la baisse des taux de crédit et par un ajustement de l’offre ».

Pas de redémarrage franc en vue, donc, plutôt « un redressement lent et hésitant ». les ventes devraient progresser de 10 % environ, dans le neuf comme dans l’ancien. Quant aux prix, ils devraient baisser de 3 % dans l’ancien et se stabiliser dans le neuf. Pour une reprise plus marquée, il faudra attendre 2011-2012, « via un redressement plus marqué du contexte économique ».

Emmanuel Salbayre