BFM Immo
Prix immobilier

Pourquoi la hausse des prix immobiliers pourrait se poursuivre malgré la crise du coronavirus

Les prix immobiliers devraient encore augmenter de 1,5% en 2021 en France, selon S&P

Les prix immobiliers devraient encore augmenter de 1,5% en 2021 en France, selon S&P - Gerard Julien - AFP

Une étude S&P montre que la hausse des prix immobiliers en Europe devrait connaître un ralentissement en 2021 avant de repartir les prochaines années. Il n'y aurait alors des baisses de prix que dans quelques pays mais pas en France.

Si la hausse des prix immobiliers en Europe ralentit, elle devrait tout de même se poursuivre. Une étude S&P, repérée lundi par Les Echos, montre que les prix immobiliers devraient continuer leur progression au cours des prochaines années sur le Vieux continent.

>> Partenariat BFM : découvrez les raisons d'investir dans les SCPI de rendement Corum

Les experts de S&P estiment qu'en France, la hausse des prix devrait atteindre 4% en 2020. Ils prévoient une augmentation de 1,5% en 2021 et de 2% en 2022 et 2023. En Espagne, les prix progressent de 1,6% en 2020, 1,4% en 2021, puis 4,3% en 2022 et 3,6% en 2023. En Allemagne, les prix vont avancer de 6,9% en 2020, puis 5,3% en 2021, 4,9% en 2022 et 4,5% en 2023.

Des baisses de prix en Italie et au Royaume-Uni

En revanche, deux pays vont connaître des baisses de prix. En effet, en Italie, les prix augmentent de 0,5% en 2020 selon les estimations de S&P, puis ils baisseront de 0,5% en 2021 et augmenteront de 0,5% en 2022 et de 1% en 2023. Au Royaume-Uni, les prix progressent de 6,7% en 2020 pour céder 2,3% en 2021, et enfin progresser de 0,5% puis de 3,3% en 2022 et 2023.

>> Si le tableau ne s'affiche pas correctement, cliquez ici.

Pour S&P, les hausses constatées en 2020, en pleine pandémie, s'expliquent aisément par les politiques protectrices des emplois et des revenus des salariés telles que le chômage partiel. En supprimant les incertitudes, ces pays ont évité un fort ralentissement économique qui auraient fait chuter la demande pour les logements. De plus, avec des loisirs limités, les ménages ont pu épargner et donc investir plus facilement dans la pierre. Et enfin, les Banques centrales ont mis en place des politiques monétaires plus souples, ce qui a maintenu les taux d'intérêt des crédits immobiliers à des niveaux très bas et poussé les prix à la hausse. Selon S&P, les intentions d'achat de logement en zone euro sont d'ailleurs au plus haut depuis 2003.

L'horizon s'éclaircit en 2022 et 2023

Mais pourquoi S&P prévoit-il en ralentissement en 2021? Parce que ses experts tablent sur une fin des aides au logement en Europe, que le chômage devrait remonter et que les banques pourraient devenir plus frileuse et durcir les conditions d'accès au crédit, comme cela est déjà le cas en France avec les recommandations (même assouplies) du Haut Conseil de stabilité financière (HCSF).

Et si l'horizon s'éclaircit en 2022 et 2023, c'est parce que l'agence mise sur un relatif retour à la normale, notamment pour le secteur du tourisme dans les pays qui en dépendent le plus comme l'Espagne ou le Portugal. S&P estime aussi que les grandes villes vont garder leur pouvoir d'attraction, malgré une mise en place plus forte du télétravail.

Diane Lacaze