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Prix immobilier

Premier coup de mou pour l'immobilier francilien

14 600 logements ont changé de mains à Paris entre novembre et janvier

14 600 logements ont changé de mains à Paris entre novembre et janvier - dr

L’immobilier francilien poursuit sa hausse, mais a connu une légère accalmie en début d’année, selon les derniers chiffres de la Chambre des Notaires. Simple pause conjoncturelle ou début de véritable retournement ?

Début mars, les Notaires de Paris-Île-de-France, estimaient qu’une stabilisation des prix de l’immobilier allait « logiquement s’installer » dans la région courant 2011. « Au niveau atteint par le prix des logements anciens [proches de 8 000 euros du mètre carré en moyenne au dernier décompte, NDLR], toute hausse des taux d’intérêt aura une incidence particulièrement forte », prévenait la Chambre, tout en continuant d’exclure un scénario de baisse.

+17,2 % sur un an à Paris

Les chiffres présentés ce matin semblent confirmer le pronostic d’une lente stabilisation des valeurs, déjà perceptible en lointaine banlieue, tandis que Paris et sa petite couronne affichent des hausses plus mesurées que par le passé. En moyenne, les prix dans la région n’ont progressé que de 2,2 % sur la période novembre 2010 – janvier 2011, contre une hausse de 3,4 % au trimestre précédent. Le ralentissement est perceptible partout, avec des hausses ramenées de 5,2 à 4,3 % à Paris, de 3,2 à 2,6 % en première couronne, et de 2 à 0 % dans la grande couronne.

En rythme annuel la hausse des prix reste élevée : les Notaires enregistrent des taux de croissance de 11,9 % en Île-de-France, avec des écarts toujours importants entre Paris (+17,2 %), la petite couronne (+12,5 %), et la grande couronne (+6,7 %).

Une situation « à surveiller »

Côté transactions, l’heure est également au ralentissement. 10 000 appartements et maisons anciens ont changé de mains en janvier, contre 12 600 en moyenne pour un mois de janvier sur la période de référence 1999-2007. Un ralentissement que les notaires tiennent à relativiser. « Des achats d’anticipation avaient dopé l’activité en fin d’année 2010 », les acheteurs cherchant à bénéficier du crédit d’impôt sur les intérêts immobilier, suspendu le 1er janvier dernier. « Cela devait conduire, par contrecoup, à une légère accalmie sur les volumes de ventes en début d’année », explique la chambre.

Rien d’alarmant donc. Pour le moment du moins, car, de l’aveu de Maître Frédéric Labour, notaire à Corbeil-Essonnes et membre de l’équipe de conjoncture immobilière à la Chambre des Notaires, la situation est « à surveiller. Ce ralentissement était prévisible, mais si le marché n’a pas redémarré d’ici la fin du premier semestre, ce sera le signe que 2011 ne sera pas une année aussi faste que 2010… », ajoute-t-il.

Sans aller jusqu'à annoncer un retournement du marché, les Notaires se montrent donc plus mesurés que la Fnaim. La semaine dernière, la chambre francilienne de la Fédération nationale de l'immobilier a estimé que les prix progresseraient de 6 % cette année à Paris intra-muros, et de 3 à 6 % en moyenne dans la région.

François Alexandre