Prix de l'immobilier en France : Gare à la chute !

Sommes-nous à la veille d’une crise immobilière de l’ampleur de celle de 2007 ? S&P, auteure de la dégradation de la note française en janvier, n’évacue pas un scénario qui en serait proche, et s'attend à une sévère baisse des prix. Après la flambée connue par l’hexagone a connu, de 220 % entre 2000 et 2007, (contre 215 % au Royaume-Uni et 250 % en Espagne) et après le nouveau pic a été atteint fin 2011, notamment à Paris avec 8 390 euros par mètre carré selon les chiffres Insee-Notaires, la France n'est pas à l'abri d'un nouveau retournement.

Un « déséquilibre structurel » entre l'offre et la demande

Comment en sommes-nous arrivés là ? Aucun doute, en tout cas, pour l’agence de notation : la flambée des prix qui sévit actuellement est le résultat d’un « déséquilibre structurel » entre la demande et l’offre de logements. Mais pas seulement, puisque tel est aussi le cas au Royaume-Uni. Or, à l’inverse du marché français, les prix sont restés déprimés outre-Manche depuis le passage de la dernière crise immobilière en Europe. L’ « exception française » est ailleurs, selon S&P, et pourrait résider dans une plus grande capacité d’emprunt des ménages. Ce qui devrait changer.

La tendance à la contraction de la capacité d’emprunt des ménages, avec la montée des taux d’intérêt observée depuis la mi-juillet 2011, pourrait s'accentuer durant les 18 prochains mois, selon S&P. L’agence projetant une baisse d’ « une magnitude similaire » à celle enregistrée entre septembre 2007 et mars 2009, de 7 %, alors que les prix avaient progressé de 10 % entre mars 2008 et juin 2009. En parallèle, la production de crédit habitat pourrait chuter de 20 % en 2012 par rapport à l’année précédente. Pour rappel, la Banque de France a fait part d'une chute de 40 % du flux de crédits entre janvier et février.

-15 % à la fin 2013

Conséquence du cumul de ces facteurs, Standard & Poor’s anticipe une sérieuse décote des prix de l’immobilier, de l’ordre de 15 % d’ici la fin 2013. « Dans ce cas, les prix reviendraient à leur niveau de début 2009. Et alors que le marché Français suivait une évolution qui lui était propre ces derniers temps, il ne serait dès lors plus qu’une question de temps avant qu’il ne rejoigne ses pairs en Europe », écrit l’agence de notation. Dans le plus court terme, les professionnels de l’immobilier de la Fnaim s’attendent pour leur part cette année à une baisse plus mesurée, « d’une amplitude inférieure ou égale à 5 % ».

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