BFM Immo
Prix immobilier

Rebond temporaire de l'immobilier parisien

Les Notaires tablent sur une baisse d'environ 5 % cette année

Les Notaires tablent sur une baisse d'environ 5 % cette année - dr

Les prix des logements parisiens ont progressé au printemps, pour la première fois depuis six mois. Les Notaires n’y voient qu’un sursaut passager, et prédisent un retour rapide vers « une baisse modérée ».

Paris en aurait-il déjà fini avec les baisses de prix de immobilier ? La dernière note de conjoncture des Notaires franciliens montre que les logements parisiens qui ont fait l’objet d’une promesse de vente au mois d’avril – et, compte tenu du délai de signature des actes authentiques, n’entreront dans les statistiques officielles qu’au mois de juillet - se sont négociés 8 210 euros du mètre carré, en moyenne. Soit 110 euros de plus qu’en mars. Cette hausse interrompt le mouvement de repli amorcé à la fin de l’été dernier (-3,1 % entre août et avril). Plutôt vive, elle ramène le prix du mètre carré à son niveau de la fin 2011 (8 260 euros dans les avant-contrats signés en décembre).

Une baisse qui semble inévitable

MeilleursAgents, qui constatait la semaine dernière un sursaut comparable, l’explique par « la nature des biens qui se vendent, […] seuls le haut de gamme, les produits sans défaut et les petites surfaces faciles à louer » - les plus résistants à la baisse, donc - trouvant preneur. Côté Notaires, on rappelle que les mois d’avril et mai, parmi les plus animés sur le marché de l’immobilier, sont généralement propices à un léger emballement des prix, mais on exclut tout nouvel emballement haussier.

Frédéric Dumont, notaire à Montreuil et membre de l’équipe de conjoncture des Notaires d’Île-de-France, estime ainsi que « le marché se cherche, oui, mais il se cherche à la baisse ». Avec une terminologie qui n’est pas sans rappeler l’analyse boursière, il évoque un « rebond technique » temporaire, et rappelle que le secteur, désormais privé d’aide publique (« depuis la suppression du prêt à taux zéro dans l’ancien, notamment »), pourrait avoir à se passer prochainement de certains autres piliers - « on ne pourra pas aller plus loin en matière d’allongement des durées d’emprunt, ni plus bas en termes de taux d’intérêt », poursuit-il. « De tous les facteurs de soutien forts à l’œuvre ces dernières années, il n’y a guère que la pénurie de logements qui continue à jouer. Mais elle n’est pas suffisante pour empêcher, à elle seule, les prix de baisser ».

-5 % cette année

Pour 2012, la Chambre des Notaires franciliens anticipe un repli « modéré, d’environ 5 % » des prix des logements à Paris. Soit le haut de la fourchette des prévisions dégagées en début d’exercice. Le mouvement devrait se poursuivre l’année prochaine, même s’il « est difficile, dans un contexte économique et financier aussi tendu qu’à l’heure actuelle, et sans savoir quelles seront les décisions du nouveau gouvernement en matière d’immobilier, de faire des prévisions chiffrées très précises », explique Frédéric Dumont.

Une seule certitude : l’immobilier parisien n’est pas près de redevenir abordable. « Même dans le cas de figure, improbable à l’heure actuelle, où les prix viendraient à reculer de 20 % dans les prochains mois, le marché retomberait à son niveau du deuxième trimestre 2010 ». Soit un mètre carré à 7 000 euros environ. De quoi doucher les espoirs de nombreux primo-accédants…

Emmanuel Salbayre