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Prix immobilier

Royan tient bon malgré la crise et les réformes fiscales

Le front de mer à Royan, lieu particulièrement demandé

Le front de mer à Royan, lieu particulièrement demandé - Cobber 17 / Wikipedia

L’attentisme et les réformes fiscales récentes n’ont pas joué à l’avantage du marché immobilier de Royan, principalement constitué de résidences secondaires. Il se maintient tout de même, grâce à des bases solides et à une demande renouvelée.

Le marché royannais semble avoir pâti de la réforme sur les plus-values immobilières de février. Dans les stations balnéaires plus qu’ailleurs, cela a impacté les transactions sur des résidences secondaires, omniprésentes en ces lieux particulièrement touristiques. Audrey Couillaud, directrice de l’agence du Parc de Royan, estime en effet que 70 % des biens de son catalogue sont des pied-à-terre, contre à peine un tiers de résidences principales.

Cette dernière nous confirme que ce début 2012 a été compliqué pour son agence : « Le marché est stagnant depuis les élections. On pensait que ça repartirait ensuite, mais tout l’été a été très calme. On attend à présent de voir septembre… ». Même constat pour Olivier Morange, de Cordouan Immo : « Le marché était en berne depuis février. On a eu beaucoup de travail au début de l’année, car les gens voulaient vendre avant le 1er février pour éviter les nouvelles taxes sur les plus-values. La situation est restée compliquée depuis ».

Des quartiers toujours très demandés

S’il est certain que l’immobilier à Royan a souffert de ces réformes fiscales, certains quartiers demeurent très recherchés. Les professionnels sont unanimes sur un point : la demande augmente au fur et à mesure que l’on s’approche de la plage. Mme Couillaud cite le parc et Pontaillac, ainsi que « toute la zone au bord de la mer entre Royan et Saint Georges de Didonne ». Elle relève cependant que le centre-ville, bien que proche de l’océan, demeure un peu en retrait : « La plupart de nos clients sont retraités, et les biens proposés ne leur conviennent souvent pas. Le centre-ville est composé d’immeubles sans ascenseurs. Étant donné qu’ils recherchent des maisons de plein pied, il y a une inadéquation entre l’offre et la demande dans cette zone ! ».

De façon logique, toutes ces propriétés avec vue sur la mer sont bien plus onéreuses que des biens dans les terres. M. Morange nous donne l’exemple de transactions récentes effectuées par son agence : « Nous avons vendu un appartement de 70 m² en front de mer à Pontaillac, situé dans une résidence de standing moyen. Il est parti à 225 000 euros, mais des rénovations sont nécessaires ». En comparaison, il nous explique avoir cédé un autre bien de taille équivalente et complètement refait à neuf, mais à un kilomètre de Royan cette fois, « vendu pour 160 000 euros ». Mme Couillaud confirme : « En moyenne, près de la mer, les prix tournent autour de 6 000 à 7 000 € le m². Dans le parc, cela va de 2 500 à 4 000. Et en moyenne dans Royan, entre 2 800 et 3 200 ! »

Un marché qui reste porteur

Malgré les difficultés, le marché de Royan réussit à tenir bon. Audrey Couillaud nous confie recevoir régulièrement des clients avec d’importants budgets : « Dans le quartier du parc, on n’a pratiquement aucun bien valant moins de 400 000 euros, et on a toujours de la demande ! Il y a tout de même de gros budgets ». Par exemple, cette maison « de 180 m², avec 400 m² de terrain, en bon état mais avec quelques petits travaux à prévoir, en front de mer, vendue pour 1 million d’euros ». A ses yeux, Royan demeure un endroit attractif : « Pour l’avenir, tout dépend des futures lois, mais je reste optimiste. On a un superbe environnement, proche de Bordeaux et La Rochelle, il y a moyen de faire vivre la région ».

Un peu plus réservé sur la question, Olivier Morange tient à rester malgré tout optimiste : « Il y aura une sélection naturelle sur les agences, car il y en a beaucoup sur le secteur. Mais je pense vraiment que quand on travaille sérieusement, il est possible de faire son trou ». Et de conclure : « Je ne m’en fais pas, il y aura toujours de la demande sur le littoral atlantique. »

Laura Makary