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Sauf emballement des taux, la baisse de l'immobilier restera modérée

La banque exclut a priori toute spirale baissière

La banque exclut a priori toute spirale baissière - dr

La dernière note de conjoncture immobilière du Crédit agricole réaffirme le scénario d'une baisse de 5 % des prix des logements anciens cette année comme en 2014.

5 % cette année et, à nouveau, l’année prochaine. Il ne s’agit pas de la revalorisation des tarifs de l’électricité pour les particuliers, mais des prévisions de la direction des études du Crédit agricole en matière de baisse des prix des logements anciens. La Banque verte, qui vient de mettre à jour ses pronostics, réitère ainsi le pronostic établi dès la fin de l’année dernière, dans un marché pris entre deux signaux contraires : un « contexte conjoncturel très médiocre » d’un côté, et « des fondamentaux structurels favorables » de l’autre.

Olivier Eluère, l’économiste de la banque chargé des questions de logement, exclut toujours le scénario d’une « spirale baissière marquée ». Fidèle aux arguments qu’il oppose depuis plusieurs trimestres, il note que « les mesures de durcissement fiscal et le niveau top élevé des prix tirent à la baisse la demande de logements », mais rappelle que les « moteurs solides » de cette demande, sur le plan démographique notamment, mais aussi la prudence des banques en matière d’offre de crédit et l’insuffisance de l’offre de logements dans certains secteurs, empêchent cette baisse de s’emballer. « Ces fondamentaux devraient permettre de conforter le processus de correction lente et graduelle », écrit-il.

Des ventes en baisse de 10 % cette année

Dans ce contexte, et en attendant d’en savoir plus sur l’aménagement du régime des plus-values immobilières promis par François Hollande, l’économiste maintient son pronostic d’une baisse de 10 % des ventes de logements anciens cette année, avant une stabilisation en 2014. Côté prix, deux baisses de 5 % sont attendues. Sous réserve, toutefois, que « les taux des rendements obligataires français, et donc des taux de crédit habitat », ne connaissent pas de forte remontée dans les prochains mois. Si tel était le cas, « une baisse plus prononcée des ventes et des prix » serait à envisager.

Dans une note publiée en début de semaine, le courtier en crédit Cafpi estimait que si les taux prenaient 100 points de base dans les prochains mois, il faudrait que les prix diminuent de 8,49 % pour que les acquéreurs puissent réaliser leurs projets à mensualité identique. « Quand on connait la rapidité des banques à ajuster leurs taux et la lenteur des vendeurs à ajuster leurs prix, le marché immobilier passerait un mauvais moment », faisait remarquer Philippe Taboret, le directeur général adjoint de Cafpi. « Un tel scénario n’est pas à ce stade le plus probable », répond aujourd’hui Olivier Eluère. D’une part la zone euro a mis en place des boucliers efficaces pour éviter tout phénomène de panique sur les marchés ; d’autre part, la France devrait rester considérée par les investisseurs comme une des signatures les plus fiables en zone euro ».

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Emmanuel Salbayre