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Prix immobilier

Villefranche-Sur-Mer, un immobilier à deux vitesses

La rade de Villefranche

La rade de Villefranche - Multichill / Wikipedia

Le marché de Villefranche-Sur-Mer, commune d’environ 6 000 habitants toute proche de Nice, sur la Côte d’Azur, se révèle complexe, dual, mais tient bon malgré la crise et les élections.

Comme presque partout en France, la Côte d’Azur a ressenti la crise et l’attentisme fort lié aux élections. En tant que zone très attractive pour les résidences secondaires, elle a souffert des nouvelles taxations, dont celle sur les plus-values immobilières. Laurent Hattu, gérant de Capital Immo, agence située non loin du port de Villefranche, confirme que le marché local vit une période assez compliquée : « C’est assez moyen en ce moment, on ressent beaucoup la crise. Les biens sont moins chers qu’avant. On vend plus, mais avec des prix moins élevés ». Les prix moyens constatés par les notaires confirment bien cette diminution progressive des prix immobiliers : ces derniers auraient baissé de 1,38 % depuis l’an passé. Pour M. Hattu, cela s’observe à travers une demande ciblée sur des biens à moins d’un million : « Avant, notre agence vendait des maisons entre 800 000 et deux millions d’euros. Aujourd’hui, on vise davantage du 300 000 – 800 000 euros… »

La présence d’étrangers à Villefranche : Sujet ambigu

Aucun doute que par le passé, de très nombreux étrangers venaient poser leurs pénates dans la ville, et achetaient de superbes villas sur le front de mer. De nos jours, il y en a toujours, mais moins qu’auparavant. Un agent de Nice Properties nous explique que les produits hauts de gamme ont tendance à moins bien se vendre : « Pour les biens de luxe, on a plus d’offre que de demande au jour d’aujourd’hui. Il faut dire que les étrangers fortunés viennent moins qu’avant ». M. Hattu confirme : « Avec les taxations sur les plus-values, c’est plus rentable pour eux d’aller à l’hôtel ! Les taxes découragent les étrangers. La France est le pays le plus taxé d’Europe à ce niveau, c’est honteux ! » Si tous nos contacts s’accordent pour dire que la vieille ville est de moins en moins demandée, certains semblent malgré tout tirer leur épingle du jeu, comme Martine Tosello, directrice de l’agence Century 21 Lafage : « On était très anxieux depuis le début de l’année, entre les élections, les taxations […], mais […] on a eu un bon premier semestre, […] c’est encourageant face à toute cette crise ». Mme Tosello, quant à elle, a affaire à davantage d’étrangers que ses confrères, et nous évoque « une maison de 250 m², à 3,3 millions d’euros », alors que Capital Immo nous parle d’un appartement typique de « 3 pièces, 89 m², pour 580 000 euros ».

Une ville « refuge »

Malgré les difficultés et la crise, Villefranche demeure un endroit très demandé. M. Hattu explique que l’endroit le plus recherché est la rade : « Les gens achètent des produits moins chers, mais la rade reste très demandée ». Mme Tosello paraît quant à elle très confiante : « Par temps de crise, […] les gens cherchent à investir dans des valeurs sûres, et Villefranche répond parfaitement à ces critères. Même si je suis un peu anxieuse, je ne peux m’empêcher de rester optimiste ».

Laura Makary