15 % des emprunteurs désolvabilisés par la hausse des taux

« Nous avons regardé l’ensemble des dossiers acceptés par nos partenaires bancaires entre les mois d’octobre et décembre 2010, explique Maël Bernier, porte-parole d’Empruntis. Au taux accordé à l’époque, nous avons ajouté 0,80 %, ce qui correspond à la hausse moyenne constatée depuis ». Le résultat est sans appel : sur 100 dossiers financés il y a six mois, seuls 85 seraient aujourd’hui jugés acceptables par les banques.

Taux mixtes

« Cela ne veut pas dire que ces 15 % ont dû renoncer purement et simplement à leur emprunt », poursuit Maël Bernier. Les emprunteurs ont toujours la possibilité de faire jouer l’allongement des durées, mais quand on sait que la durée moyenne de l’emprunt est à nouveau supérieure à 20 ans - 25 ans à Paris -, cette solution apparaît bien limitée. Empruntis estime ainsi que 5 % à peine des emprunteurs recalés du fait de la hausse des taux ont pu bénéficier du jeu de la hausse des durées. Pour les autres, la solution passe de plus en plus souvent par les crédits à taux mixtes, forme hybride de prêts assortis d’un taux fixe sur les premières années de remboursement, et d’un taux variable capé ensuite. « Ce type de formule à la carte avait totalement disparu, les banques en proposent à nouveau depuis que les taux remontent, car elle permet de diminuer le coût des mensualités ».

Le mouvement de hausse des taux, rapide en début d’année, a marqué le pas le mois dernier. Pour la première fois depuis l’automne 2010, les taux se sont stabilisés, laissant un peu de répit aux emprunteurs. Les courtiers, dont Empruntis, n’anticipent aucun mouvement avant la rentrée. Après, l’avenir est plus incertain…