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2019, l'année de tous les records ou presque pour les crédits immobiliers

Les taux des crédits immobiliers sont à des planchers historiques

Les taux des crédits immobiliers sont à des planchers historiques - AFP

Alors que les taux d'intérêt n'ont jamais été aussi bas et que la production de nouveaux crédits a progressé de 20% sur un an, les autorités s'inquiètent d'une surchauffe du marché.

L'année 2019 est celle de tous les records ou presque en immobilier. Et c'est évidemment avant tout grâce aux crédits, le véritable pilier du marché. Comme en témoigne le bilan de l'année dressé par le courtier Vousfinancer. Les taux d'intérêts ont ainsi atteint un nouveau plus bas historique à 1,12 % toutes durées confondues en novembre, contre 1,43 % en janvier 2019, selon les données de l'observatoire Crédit Logement CSA. Les records affichés sont encore plus incroyables pour les meilleurs profils d’emprunteurs: Vousfinancer a ainsi décroché du 0,6% sur 20 ans et du 0,9% sur 25 ans.

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Autre record en 2019, celui des durées d'emprunts. La durée moyenne d'un nouveau prêt chez Vousfinancer atteint désormais quasiment 22 ans. C'est 6 mois de plus que la durée moyenne de 2018. Sur l'ensemble du marché, la durée moyenne s'établissait en novembre à 230 mois en moyenne (19,2 ans) selon l'observatoire Crédit Logement CSA. Il y un an à la même époque, cette moyenne était de 226,9 mois (18,9 ans), soit trois mois de moins.

Près de 250 milliards d'euros de crédits octroyés

Les montants empruntés sont également à des niveaux historiques, et la production globale de crédits est proche de ses derniers sommets. Celle-ci devrait atteindre cette année près de 250 milliards d'euros, soit une hausse de plus de 20% par rapport à 2018. On reste quand même au-dessous du record de 2017, avec 273 milliards d'euros de nouveaux prêts à l'habitat. Mais à l'époque, il y avait beaucoup plus de renégociations.

Pour 2020, pas de grand changement en vue. Certes, il y a des remontées de taux constatées par les courtiers depuis le mois de novembre, de l'ordre de 0,10 point en moyenne selon Vousfinancer. Pour autant, difficile de savoir si cette hausse va réellement se globaliser ces prochains mois car il y a des éléments de contexte plutôt contradictoires.

Rappel à l'ordre des autorités

D'un côté, la politique de la Banque centrale européenne (BCE) ne devrait pas changer et favorise des taux durablement bas. En outre, la volonté des banques de continuer à conquérir de nouveaux clients ne se dément pas. Et face à des prix immobiliers très élevés, elles resteront sans doute tentées de maintenir les capacités d'achat des emprunteurs et donc de proposer des taux encore historiquement faibles.

Mais de l'autre côté, à l'inverse, des éléments pourraient inciter les banques à durcir quelque peu les conditions d'emprunt. D'abord, la rentabilité du crédit immobilier pour elles-mêmes. Avec un taux moyen qui frôle 1%, difficile d'imaginer encore des baisses substantielles. Et puis il y a l'autorité de contrôle du secteur, le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF), qui appelle les banques à un respect plus strict des règles de bonne conduite en matière de crédit immobilier. Les autorités recommandent ainsi de ne plus dépasser les 33% d'endettement maximum et de ne plus prêter au-delà de 25 ans. L'enjeu, c'est de ralentir la machine et d'éviter un emballement du crédit quasi-gratuit qui pourrait finir par coûter cher aux banques et aux emprunteurs à terme.

Des vents contraires donc sur le crédit mais les courtiers restent confiants. Si les taux devaient remonter l'an prochain, la hausse resterait vraisemblablement très modeste.

Marie Coeurderoy édité par J.L.D.