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Avec la crise, 32% des propriétaires peinent à rembourser leur crédit immobilier

Certains Français peinent à payer leur loyer ou rembourser leurs mensualités

Certains Français peinent à payer leur loyer ou rembourser leurs mensualités - Mychele Daniau - AFP

En cette période de rentrée, 32% des propriétaires et 16% des locataires sont en difficulté pour honorer leur emprunt immobilier ou payer leur loyer. Ils n'étaient respectivement que 17% et 6% lors du précédent baromètre an avril, selon une étude menée pour Meelo.

Quel est l'impact de la crise sanitaire sur les ménages dans leur capacité à se loger? On ne mesure pas encore réellement les conséquences économiques de la crise sanitaire mais une chose est sûre: depuis le confinement et même depuis le déconfinement, la situation ne s'améliore pas, au contraire. C'est ce que montre une étude* publiée jeudi et réalisée par Diffusis France pour le compte de Meelo, un spécialiste de la data financière.

Propriétaires et locataires ont été interrogés. Résultat, 32% des propriétaires disent être aujourd'hui en difficulté pour honorer leurs mensualités de crédit. 16% des locataires évoquent aussi des difficultés pour payer leur loyer en cette période de rentrée. C'est d'autant plus considérable que Meelo avait réalisé cette même étude en avril dernier au cœur du confinement, et à l'époque ils n'étaient que 17% de propriétaires à rencontrer des difficultés avec leurs crédits et 6% de locataires. En clair, il y a aujourd'hui 2 à 3 fois plus de Français ont du mal à assurer le paiement de leur logement.

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Face à cela Meelo soulève le risque de surendettement qui augmente. 7% des personnes interrogées pensent avoir recours à un dossier de surendettement auprès de la Banque de France aujourd'hui. Ils n'étaient que 2,1% il y a quatre mois.

Si certains ménages sont en difficulté, cela ne signifie pas pour autant qu'ils vont arrêter de payer du jour au lendemain. D'ailleurs, le taux de défaut en France sur les prêts à l'habitat reste assez bas. Pour rappel, dans une note publiée en octobre 2019 intitulée "Diagnostic des risques dans le secteur de l’immobilier résidentiel", le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) indiquait que, lors de son dernier pic en 2014, le taux d'encours de crédits immobiliers en défaut était de 1,55%.

Un argument pour limiter les crédits octroyés

Tout cela va néanmoins sans doute conforter le Haut Conseil de stabilité financière de ne pas assouplir les conditions d'accès au crédit immobilier, au grand désarroi des courtiers et de certaines banques. Rendez-vous est pris pour fin décembre. Mais il n'est pas sûr que ces données fassent changer son fusil d'épaule au régulateur. Pourquoi faciliter l'accès au crédit si c'est pour mettre in fine les emprunteurs les plus fragiles en difficulté?

Pour les emprunteurs pour qui le taux d'endettement maximum de 33% serait un vrai problème, le courtier Vousfinancer rappelle l'existence des prêts à mensualités progressives. Il est possible de démarrer le remboursement du crédit avec un endettement plus faible puisque les mensualités sont moins élevées en début de crédit et augmentent d'environ 1% par an. Pour un prêt de 250.000 euros sur 25 ans avec taux d'intérêt à 1,75%, choisir un prêt à mensualités progressives représente un surcoût relativement limité de 3.000 euros. En revanche, cela signifie aussi que l'emprunteur estime qu'il a confiance en l'avenir et qu'il sera en capacité de faire face à une augmentation progressive de ses mensualités.

*Méthodologie de l'étude : Baromètre réalisée en ligne par Diffusis France pour Meelo sur l'ensemble du territoire français auprès d'un échantillon de 1.072 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, durant la période du 14 au 18 septembre 2020.

Marie Coeurderoy