Crédit habitat : CBRE appelle les banques à jouer leur rôle

Dans un entretien au Journal des Finances, Frédéric Oudéa, directeur général de la Société Générale, défendait en début de mois le secteur bancaire français, accusé de ne pas accorder suffisamment de prêts - notamment à l’habitat. « Les particuliers ont réduit leur demande de crédits immobiliers de 30 à 40 % depuis novembre », indiquait-il, imputant de fait la contraction du marché du crédit immobilier à la frilosité des ménages.

« Cette tendance globale recouvre deux phénomènes », estime aujourd’hui Guy Neplaz, co-président du département Résidentiel de la société en conseil immobilier CB Richard Ellis. Dans une réponse au dirigeant bancaire, M. Neplaz reconnaît que la contraction du marché du crédit est en partie « le fait des particuliers », qui décident « de reporter les achats pour des raisons personnelles ou dans l’espérance d’une baisse du marché dans le futur. Mais elle est avant tout le fait des banques », poursuit-il. Trois phénomènes sont en cause : « le refus des banques de mettre en place des crédits, alors même que les candidats acquéreurs présentent un profil positif ; la mise en place, devant l'acquéreur potentiel, d'un parcours d'obstacles administratifs, avec demande d'informations multiples, ou constitution de nouveaux dossiers ; un discours très négatif de nombreuses banques à l'égard des candidats à l'acquisition de leur logement et qui formulent une demande de mise en place de crédit ».

« Cette démarche des banques a aujourd’hui un impact direct sur le marché de l'immobilier en venant accélérer la tendance baissière de celui-ci et indirectement sur celui de la construction et donc de l’emploi », poursuit M. Neplaz. « Il serait bon que les banquiers jouent pleinement et seulement leur rôle de banquier et accompagnent positivement, dans les prochains mois, les candidats à l’acquisition de leur logement, dans un contexte de baisse des taux favorable à une reprise de l'activité immobilière », ajoute-t-il.

E.S.