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De plus en plus de crédits immobiliers dans les dossiers de surendettement

Les prêts immobiliers ont sensiblement progressé au sein des dossiers de surendettement

Les prêts immobiliers ont sensiblement progressé au sein des dossiers de surendettement - Fotolia

L'association UFC-Que Choisir alerte sur "l'inquiétante progression" des crédits immobiliers dans le nombre de dossiers de surendettement. En cause : des biens achetés à un niveau de prix trop élevé, mais aussi des investissements locatifs qui ont "mal tourné"...

La part de l'endettement immobilier dans les dossiers de surendettement, quasi stable au début des années 2000, a sensiblement augmenté ces dernières années. De 8 % à 9 % seulement des dossiers, très loin derrière les dettes à la consommation ou les crédits renouvelables, les dettes liées à l'emprunt immobilier ont atteint 13 % du total des dossiers en 2015. Soit une hausse de 50% en quelques années seulement, s'inquiète l'UFC-Que choisir dans une étude publiée lundi 23 novembre. Ainsi, le nombre de de dossiers de surendettement (toutes causes comprises) est passé de 218.000 nouveaux cas en 2010 à 231.000 en 2015.

Et comme les crédits immobiliers portent toujours sur de fortes sommes (108.000 euros en moyenne en 2015 pour les surendettés), ces derniers représentent aujourd’hui "plus du tiers de la dette globale des surendettés, à 34,2% au deuxième trimestre 2015", souligne l'étude.

Première "cause probable" à ce phénomène, selon l'UFC : la flambée des prix durant la première décennie des années 2000. Parmi les particuliers qui déposent un dossier de surendettement, on retrouve d'abord ceux qui ont acheté au prix fort et ne peuvent plus vendre aujourd'hui, après la baisse des prix, "sauf à encaisser une sévère moins-value".

Gare à la défiscalisation

Mais gare également à la défiscalisation. Des centaines de particuliers qui ont investi dans des biens éligibles aux dispositifs Robien ou Scellier (plus proposés aujourd'hui), voire en résidences de tourisme notamment, se sont retrouvés pris au piège, en ne percevant pas par exemple les loyers escomptés, alors que la banque les avait pris en compte dans le calcul de leur capacité de remboursement. Et ces investissements, conclus en général sur des durées de 9 ans en général, interdisent la revente du bien avant le terme fixé par la loi de défiscalisation; Ceux qui se risqueraient à vendre avant l'échéance s'exposent donc à un redressement fiscal.

Enfin, on retrouve aussi quelques particuliers qui se sont tournés vers les investissements en résidences de tourisme. Un marché "encore plus difficile", et où la revente n'est pas aisée, dans la mesure où il y a encore peu d'acheteurs. En effet, ces résidences sont plutôt boudées des investisseurs car elles ont en général un faible rendement et un régime juridique contraignant.

Le surendettement immobilier devra être surveillé attentivement : "compte tenu de l’intensité des ventes en défiscalisation jusqu’en 2010, il n’est pas impossible qu’il grimpe encore", conclut l'association de consommateurs.

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Léo Monégier