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Crédit

Des conditions d'octroi de crédit immobilier plus strictes

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Le durcissement des politiques de crédit des banques françaises « pèsera certainement sur l’évolution du marché immobilier », estime Christophe Crémer, PDG de Meilleurtaux.com.

« Dans un environnement immobilier moins porteur, les banques françaises appliquent des politiques de crédit plus strictes depuis juillet 2007, [et] de nombreux dossiers qui auraient été acceptés sans difficulté il y a quelques mois sont aujourd’hui refusés », explique le courtier. Meilleurtaux.com constate ainsi que le taux de refus sur les dossiers présentés (8 000 environ chaque mois), « encore très marginal » il y a quelques années, est passé en quelques mois de 3 à 8%. Le durcissement observé étant un phénomène général, il est à prévoir que ce taux continuera d’augmenter au cours des prochains mois. Pourquoi ce durcissement ? Meilleurtaux.com recense trois raisons majeures à ce durcissement : la moindre augmentation des prix de l’immobilier réduit la valeur de la garantie ; l’environnement économique moins favorable rend les perspectives d’évolutions des revenus plus incertaines ; la crise de confiance sur les marchés financiers fait que les conditions de refinancent des banques sont plus onéreuses. A ces trois facteurs, le courtier ajoute que « les difficultés de remboursement de certains particuliers ont des conséquences extrêmement préjudiciables sur l’image de marque des banques concernées, ce qui ajoute un facteur de prudence supplémentaire ». Douze critères, autant de nouveaux obstacles à l’obtention d’un prêt Le spécialiste dresse la liste de 12 critères désormais susceptibles de constituer un obstacle à l’obtention d’un prêt, alors qu’ils n’étaient pas un frein il y a encore quelques mois : -Un endettement de 33% sans possibilité de dépassement ; -Un reste à vivre plus élevé ne suffit plus pour obtenir un accord ; -Les prêts d’une durée de 30 ans sans apport sont refusés ; -Un apport plus élevé est demandé, minimum 10 % ; -Une expertise immobilière sur travaux est requise pour une construction et même une acquisition -Le risque sur le non achèvement des travaux est pris en compte et pénalise le projet ; -L’ancienneté professionnelle et la pérennité des revenus sont analysées plus strictement ; -L’endettement pendant un prêt relais est analysé plus strictement ; -Plus de quotité de prêt relais à 80 % ; -Quotité sur prêt relais réduite de 10 % (70 % à 60 %) ; -Les prêts en cours ont un impact négatif fort ; -Le fonctionnement du compte doit être exigé comme impeccable. « Les jeunes sans apport sont les plus concernés », ajoute Meilleurtaux : « les prêts à 30 ans et à 110% (sans paiement des frais de notaire, ni de garantie) sont très souvent refusés alors qu’ils constituaient une cible attractive pour les banques ». Pour la première fois, la part des crédits d'une durée de 30 ans ou plus est en baisse, de 17.80% au troisième trimestre 2007 à 17.0% au quatrième.

E. S.