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En dix ans, le coût d'un crédit immobilier a presque été divisé par quatre

Des passants lisant les annonces d'une agence immobilière

Des passants lisant les annonces d'une agence immobilière - AFP

Alors que les taux ont retrouvé leurs plus bas de 2016, leur recul a fait s'effondrer le montant des intérêts pour un emprunt sur une décennie.

Les taux d'intérêt des crédits immobiliers sont retombés à leurs planchers historiques. En octobre, les emprunteurs obtiennent en moyenne des taux à 1,6% sur 20 ans, soit aussi bien qu'en octobre 2016, date du précédent record. C'est ce que constate le courtier Meilleurtaux, dans la dernière édition de son observatoire des taux rendu public ce mardi.

Sur une décennie, la chute des taux est spectaculaire. En octobre 2008, le taux moyen était de 5,3% pour un prêt sur 20 ans. C'est trois fois plus qu'aujourd'hui. Le coût total des intérêts s'est donc logiquement effondré. Pour un emprunt de 200.000 euros sur 20 ans, les intérêts représentaient ainsi pas moins de 124.787 euros fin 2008, selon les calculs du courtier. Aujourd'hui, c'est 33.836 euros d'intérêts pour obtenir le même prêt sur la même durée. Soit un coût du crédit divisé par 3,7 en dix ans.

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Cette chute a permis de baisser drastiquement le montant de la mensualité. Ce qui a en parallèle fait reculer les revenus nécessaires pour emprunter un tel montant. Alors qu'en 2008, il fallait afficher des revenus de 4.000 euros par mois pour emprunter 200.000 euros sur 20 ans, il suffit désormais de gagner 2.900 euros. Précisons que les calculs de Meilleurtaux ne prennent pas en compte ici le coût de l'assurance du prêt.

Un pouvoir d'achat immobilier qui a progressé

Revers de la médaille, avec la baisse des taux, les ménages ont pu mettre davantage d'argent pour acheter l'appartement ou la maison de leurs rêves. Ce qui a poussé les prix à la hausse. Mais celle-ci reste relativement limitée sur la période : +3,4% en France métropolitaine dans l'ancien entre le 3e trimestre 2008 et le 2e trimestre 2018 selon les données des notaires et de l'Insee. En dix ans, le pouvoir d'achat immobilier des Français a donc globalement progressé, même si les différences d'une ville à l'autre peuvent être considérables. Par exemple à Paris, les prix ont flambé de 42% depuis fin 2008 !

Il semble désormais difficile de tomber beaucoup plus bas en matière de taux. Surtout que l'inflation repart et que l'on emprunte à taux réel négatif (une fois pris en compte l'inflation) depuis juillet. Faut-il s'attendre à une hausse ? C'est probable à moyen terme si la Banque centrale européenne met bien fin à sa politique ultra-accommodante et remonte ses taux directeurs. Mais cela ne devrait pas intervenir avant plusieurs trimestres. Aussi, Meilleurtaux anticipe "des taux toujours inférieurs à 2% au moins jusqu’à la fin du 1er trimestre et peut-être même du 1er semestre 2019".

Jean Louis Dell'Oro