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Immobilier : Le marché du crédit s'est grippé

Offre et demande de crédits ont commencé à reculer

Offre et demande de crédits ont commencé à reculer - dr

L’économiste Michel Mouillart prédit une forte baisse de la production de crédit immobilier en France. En deux ans, la contraction devrait être supérieure à 20 %, selon un scénario noir désormais jugé « le plus crédible ».

Elles semblent loin les perspectives engageantes entrevues l’été dernier… Fin juillet, à l’occasion de la présentation de l’édition semestrielle de son Observatoire de la production de crédits immobiliers (OPCI), l’économiste Michel Mouillart avait estimé que « 2011 sera[it] vraisemblablement une très belle année en termes de production de crédit ». Le marché commençait alors à bénéficier à plein des effets du PTZ+ sur la demande des primo-accédants, et il paraissait acquis que le montant des prêts accordés par les banques cette année toucherait « un niveau rarement atteint par le passé ».

Vers un repli « sensible » en 2012

Moins de trois mois et une crise financière et économique particulièrement forte plus tard, le tableau est moins rose. « Le marché de l’ancien s’est grippé, explique l’économiste. La demande a reculé et l’offre a commencé à se replier ». Ce double mouvement, « totalement imprévisible » il y a encore quelques semaines, semblant appelé à se poursuivre, Michel Mouillart a été contraint de revoir ses prévisions en nette baisse. Selon lui, le repli de la production qui s’est amorcé au troisième trimestre (-16 % sur un an) pourrait durer plusieurs années.

Pour 2011, il n’est évidemment plus question de record. Des trois scénarios évoqués l’été dernier, seul le plus pessimiste est désormais jugé « probable ». Le montant des prêts accordés par les banques devrait plafonner à 155 milliards d’euros cette année, contre 168,8 milliards en 2010 (-8 %). Le repli devrait être plus « sensible » encore en 2012 : en baisse de 16 % supplémentaires, la production de crédits immobiliers tomberait à 130 milliards d’euros l’année prochaine, soit 17,5 % de moins qu’anticipé au début de l’été.

Sans amélioration de la situation, la production pourrait tomber en 2013 sous son plus bas de l’année 2009 (119,5 milliards d’euros).

Emmanuel Salbayre