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Immobilier : Les ménages pauvres achètent mais sont plombés par l'endettement

Acheter, le "projet d'une vie" payé au prix fort par les ménages modestes

Acheter, le "projet d'une vie" payé au prix fort par les ménages modestes - Fotolia

Malgré la flambée des prix de l’immobilier ces dernières années, le niveau de ménages modestes accédant à la propriété est resté assez élevé. Mais au prix fort, leur taux d’endettement est le plus fort parmi les propriétaires, selon une étude de l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (ONPES).

Entre 2000 et 2010, les ménages pauvres et modestes ont représenté près d’un tiers des flux d’accession à la propriété, explique l’étude, dont l’auteur est Michel Mouillart, professeur d'économie à l'université Paris-Ouest. Une moyenne de 113 000 ménages pauvres et modestes ont été en mesure d’acheter un bien immobilier chaque année depuis la fin des années 1990. Un niveau qui, bien qu’affaibli entre 2000 et 2004, s’est redressé avec la mise en place du prêt à taux zéro dans l’ancien. « En 2007, avant la crise, on comptait plus de 140 000 accédants pauvres et modestes (près de 28 % de plus qu’en 2000 et 69 % de plus qu’en 2004) », indique l’ONPES.

Un taux d'effort plus élevé

Mais l’effort consenti par les plus modestes pour acheter est resté « très élevé, en dépit des dispositifs d’aide existants ». Alors que le taux d’effort des ménages moyens et aisés était de 31 % en 2010, celui des plus modestes était de 37% et celui des plus pauvres de 41 % - soit respectivement 6 points et 10 points de plus que pour l’ensemble des ménages. Un poids qui s’ajoute à celui du coût de l’opération en elle-même : En 2010, « il représentait 6,9 années des revenus des ménages modestes (7,9 années pour les ménages pauvres), contre 5,2 années pour les ménages moyens et aisés », précise l’ONPSE. Enfin, une discrimination de fait subsiste : ces ménages achètent en moindre proportion à paris, par exemple : 0,2 % sont propriétaires dans la capitale, contre 3,6 % des ménages moyens et aisés.

« Le projet d’une vie »

Le profil de ces ménages qui ont pu accéder mais subissent un fort endettement : dans l’ensemble, il s'agit de familles avec enfants, situées dans de grandes agglomérations et en Ile-de-France, et qui ont été « orientées vers l’accession (…) faute d’un nombre de logements suffisant pour se loger dans le patrimoine social. ». Ce qui fait que le choix de devenir propriétaire est pour ces familles « le projet d’une vie », souligne l’étude.

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Léo Monégier