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Immobilier : Les primo-accédants n'ont pas déserté le marché

7 emprunteurs sur 10 étaient des primo-accédants en 2010

7 emprunteurs sur 10 étaient des primo-accédants en 2010 - dr

La production de crédits immobiliers a progressé plus que prévu au premier semestre 2011, soutenue, notamment, par le succès du PTZ+. Selon l’OPCI, la fin de l’année s’annonce florissante.

Le marché du crédit immobilier se porte bien, merci pour lui. Selon les dernières estimation de l’Observatoire de la production de crédits immobiliers (OPCI), dévoilées cette semaine, le montant des prêts accordés au deuxième trimestre approche les 45 milliards d’euros, soit 10 % de plus environ qu’à la même période de l’année dernière. Sur les six premiers mois de l’année, la production de crédits a donc progressé de 17,5 % en glissement annuel, par rapport à un premier semestre 2010 pourtant déjà très actif.

Une très belle année

Cette vigueur, insoupçonnée il y a encore quelques mois, amène Michel Mouillart, l’auteur de l’étude, à relever ses prévisions. « 2011 sera vraisemblablement une très belle année en termes de production de crédit », confie l’économiste. Le montant des prêts accordés cette année, attendu en légère baisse jusqu’à maintenant, devrait finalement être assez proche de celui observé en 2010 - soit 168,6 milliards euros. Ce niveau « rarement atteint par le passé », pourrait même être dépassé. « Ceux qui prédisaient un retournement du marché du crédit ont fait fausse route, poursuit Michel Mouillart. Le taux de croissance de la production ralentit*, c’est un fait, mais quoi de plus normal à un tel niveau d'activité ? ».

Une vision tronquée du marché

Contre toute attente, le dynamisme du marché s’explique en grande partie par « la bonne tenue de l’accession modeste ». Une étude statistique menée par l’institut CSA pour le compte du Crédit Logement** montre ainsi que la moitié environ des ménages ayant souscrit un emprunt immobilier l’année dernière touchaient, au mieux, l’équivalent de trois SMIC. Dans l’ancien, cette proportion était de 40 % au premier semestre.

L’enquête montre aussi que les primo-accédants n’ont pas été évincés du marché de l’accession. Ainsi, un quart (26 %) des transactions immobilières réalisées avec recours à l’emprunt en 2010 l’ont été par des acquéreurs de moins de trente ans (contre 28 % en 2006 et 18 % en 2002) ; 72,7 % de ces acquéreurs étaient des primo-accédants (contre 58 % en 2006 et 64 % en 2002). « Contrairement à ce qu’on a pu lire ici ou là, la primo-accession n’est pas au point mort. Ce qui ont prétendu le contraire ont une vision tronquée du marché, ou alors l’ont fait sans s’appuyer sur des données statistiques valables. En tout cas, ils n’ont pas vu que le nombre de prêts à taux zéro [PTZ, destinés à financer la primo-accession, NDLR] avait progressé d’un tiers en 2010 », commente Michel Mouillart. Une hausse qui devrait se poursuivre, assure l’économiste, avec la pleine mise en place du PTZ+, la nouvelle mouture du prêt à taux zéro entrée en vigueur en début d’année.

*+10 % en glissement annuel au deuxième trimestre, après +26,9 % au premier trimestre

**Les tendances récentes de l’accession à la propriété en France d’après l’Observatoire du financement du Logement

Emmanuel Salbayre