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Immobilier : Stabilisation des taux ?

Cafpi table sur une stabilisation des taux d'ici la fin de l'année

Cafpi table sur une stabilisation des taux d'ici la fin de l'année - dr

Finie la hausse des taux ? Tranchant avec le ton plutôt pessimiste de ses confrères, la société de courtage en crédit Cafpi estime que les taux d’emprunt immobilier, à la hausse depuis maintenant cinq mois, ne devraient plus trop évoluer d’ici la fin de l’année.

Une prévision que le courtier explique par le calme retrouvé sur les marchés obligataires. « L’OAT* 10 ans a beaucoup grimpé ces derniers mois, sous l’effet d’un environnement économique instable et de la difficulté de certains pays européens – Grèce, Irlande, voire Portugal – à rembourser leur dette », rappelle Philippe Taboret, directeur général adjoint de Cafpi. Or, après avoir frôlé le seuil des 3,80 % il y a dix jours, l’OAT redescend progressivement, mais sûrement, en direction des 3,60 % - son niveau du début du mois d’avril. « Bien que certains établissements n’aient pas entièrement répercuté [la hausse passée de l’OAT] et que leurs barèmes puissent encore bouger, je privilégie globalement une stabilisation des taux fixes d’ici la fin de l’année », poursuit M. Taboret.

Un risque non négligeable…

Le seul bémol (outre le fait que l’instabilité de l’environnement économique évoquée est encore loin d’être levée…), c’est que la Banque centrale européenne (BCE), qui a déjà relevé ses taux de 25 points de base début avril, pourrait bien, dans le contexte de pressions inflationnistes actuel, continuer à durcir sa politique. « Il n’est pas interdit de penser que le principal taux directeur de la BCE, actuellement à 1,25 %, atteigne 1,75, voire 2 % fin 2011 », reprend Philippe Taboret. On le sait, les variations de taux de la BCE n’ont une influence directe que sur les seuls barèmes des prêts à taux révisables, très peu distribués en France. Indirectement cependant, un nouveau durcissement de la politique monétaire au sein de la zone euro ne resterait pas sans effet sur le niveau des taux fixes, car il « contrarie[rait] la reprise économique amorcée depuis quelques mois en rendant le crédit plus cher, notamment pour les entreprises qui investissent et qui participent à cette reprise, mais également pour les Etats européens, qui auront plus de mal à rembourser leur dette, ce qui pourrait à nouveau faire progresser les OAT »... et donc les taux d'emprunt immobilier, reconnaît le professionnel.

*Obligation assimilable du Trésor, qui sert de référence aux banques en matière de taux fixes

François Alexandre